Rapport final - Évaluation conjointe du Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique et du Fonds pour l'infrastructure frontalière d'Infrastructure Canada

Juillet 2014

Direction de l'évaluation
Infrastructure Canada

Table des matières

Sommaire

Infrastructure Canada (INFC) est responsable des efforts déployés par le gouvernement fédéral afin d'améliorer l'infrastructure publique canadienne grâce à des investissements dans des actifs provinciaux, territoriaux et municipaux, à la participation à des partenariats clés ainsi qu'à l'élaboration et à la mise en œuvre de politiques judicieuses. Le Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique (FCIS) et le Fonds pour l'infrastructure frontalière (FIF) sont deux programmes gérés par INFC qui représentent des investissements importants dans des projets liés aux infrastructures canadiennes partout au pays.

FCIS. Le FCIS a été présenté dans le Budget 2001 comme un programme de deux milliards de dollars. Il a été établi en vertu de la Loi sur le Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique, qui a reçu la sanction royale le 27 mars 2002. Le FCIS visait à favoriser le programme du gouvernement fédéral à l'égard des collectivités urbaines en fournissant des fonds fédéraux pour des projets d'infrastructure de grande envergure qui appuieraient la croissance économique ou amélioreraient la qualité de vie des Canadiens. Le Budget 2003 a fourni deux milliards de dollars de plus à investir dans le programme du FCIS. Un montant complémentaire annoncé dans le Budget 2006 a porté les contributions fédérales totales approuvées à ce jour pour le FCIS à 4,3 milliards de dollars. Une combinaison de transferts entrants et sortants pour le programme a augmenté les affectations totales de 639 millions de dollars, ce qui a établi l'affectation totale de ressources à 4,9 milliards de dollars.

FIF. Le FIF, d'une valeur de 600 millions de dollars, a également été lancé dans le cadre du Budget 2001. Il a été établi pour favoriser la réduction de la congestion routière, accroître la circulation et renforcer la sûreté et la sécurité aux frontières. Les investissements au titre du FIF visent les six plus grands passages frontaliers terrestres au Canada ainsi que d'autres postes frontaliers plus petits à l'échelle du Canada, et ce, afin de réduire la congestion routière à la frontière, d'augmenter la capacité des postes frontaliers et de renforcer la sûreté et la sécurité à la frontière. Divers rajustements, dont des transferts entrants et sortants ainsi que des examens stratégiques réalisés en 2011-2012 et en 2012-2013, ont porté la valeur de l'affectation totale au FIF à 646,6 millions de dollars.

Les deux programmes sont administrés par INFC en collaboration avec les partenaires d'exécution fédéraux (PEF); ils permettent d'obtenir des contributions supplémentaires d'autres partenaires, comme les administrations provinciales, territoriales et municipales. INFC finance au maximum 50 % des coûts de projet admissibles en vertu du FIF. Pour la plupart des projets du FCIS, INFC fournit, au maximum, 50 % du financement requis, à l'exception des projets de télécommunications de pointe et de services haute vitesse à large bande de même que des projets d'infrastructure dans le Nord, pour lesquels INFC fournit un financement maximal de 75 %.

La présente évaluation était prévue dans le plan d'évaluation quinquennal d'Infrastructure Canada et a été effectuée conformément à la Politique sur l'évaluation de 2009 du Conseil du Trésor.

Conclusions et recommandations dans le Sommaire

Pertinence : Le FCIS et le FIF demeurent pertinents. Les deux programmes ont permis de répondre aux besoins en matière d'infrastructure de grande envergure et sont alignés aux résultats stratégiques d'INFC et aux priorités du gouvernement fédéral.

Rendement – Conception et mise en œuvre des programmes : La souplesse dans la conception et dans la mise en œuvre des programmes, comme les prolongations de projet permettant de gérer de nombreux risques associés aux projets complexes de grande envergure regroupant plusieurs partenaires, ainsi que le grand éventail de catégories de projets admissibles ont favorisé le succès des programmes. En outre, INFC s'emploiera à améliorer l'utilisation de la technologie de l'information dans les projets d'infrastructure de grande envergure grâce à l'établissement du Système de gestion de l'information sur les projets.

Rendement – Efficacité : Le FCIS et le FIF ont appuyé directement un nombre considérable de nouveaux projets d'infrastructure stratégique et d'infrastructure frontalière au Canada. Les investissements au titre des infrastructures ont favorisé l'établissement de nouvelles infrastructures ainsi que l'agrandissement et la modernisation d'infrastructures actuelles, et il a été établi que ces investissements servent les intérêts des Canadiens et répondent à de vrais besoins. Au terme de ces programmes, 94 projets d'infrastructure de grande envergure auront été réalisés.

Les deux programmes sont en bonne voie d'atteindre leurs résultats immédiats (soit la construction des actifs et l'obtention des investissements). Bien que certaines pratiques de collecte de données soient en place, il sera nécessaire d'instaurer un mécanisme uniforme pour les bénéficiaires afin que ces derniers recueillent des données sur le rendement liées aux résultats des projets après la fin des projets.

Recommandation no 1 : En vue d'améliorer les pratiques de collecte de données et d'appuyer la production de rapports sur le rendement des programmes, la Direction générale des opérations des programmes devrait mettre en place un mécanisme pour les bénéficiaires afin que ces derniers recueillent et présentent des données sur les résultats après la fin des projets, et ce, pour les projets restants du FCIS ainsi que les programmes futurs et en cours d'INFC.

Le coût total admissible de chaque projet est estimé au moment de la signature des ententes de contribution par toutes les parties. La contribution d'INFC se situe entre 25 et 75 % du total des coûts admissibles selon la catégorie du projet. Cependant, les coûts de projet finaux (soit les coûts admissibles et inadmissibles) ne sont pas connus avant la fin du projet, et les renseignements sur les coûts inadmissibles ne sont pas toujours fournis à INFC. Comme ces renseignements sont souvent manquants, il n'est pas possible de comparer l'estimation initiale des coûts de projet et les coûts de projet finaux. La collecte d'information sur les coûts de projet finaux permettrait d'obtenir des données plus précises sur l'investissement réel obtenu des partenaires de financement. Qui plus est, cette information pourrait permettre de mieux prévoir les devis de projet pour des projets de même type.

Recommandation no 2 : La Direction générale des opérations des programmes devrait obtenir les données sur les coûts de projet finaux une fois que le projet est terminé et que tous les coûts ont été engagés. Cette information pourrait être recueillie et présentée conjointement avec les données sur les résultats après la fin du projet.

Rendement – Efficience et économie : Le FCIS s'est vu affecter 4,4 % de l'enveloppe de financement totale pour les programmes afin de couvrir les coûts administratifs. L'affectation pour le FIF correspondait à 7 % de l'enveloppe de financement des programmes. Cela dit, les affectations administratives pour chaque programme ne représentent pas le coût direct de l'administration de ces programmes, car ces affectations appuyaient le budget de fonctionnement global du Ministère, de même que les coûts d'administration de programme des partenaires d'exécution fédéraux (PEF).

Le FCIS et le FIF ont tous les deux fait l'objet d'examens officiels et non officiels, et INFC a pris certaines mesures pour améliorer la conception et la mise en œuvre des programmes, et ce, pour les programmes d'infrastructure actuels et futurs. Certains problèmes potentiels sur le plan de l'efficience (p. ex. choix du moment, retards dans le processus, chevauchement dans les rôles et responsabilités d'lNFC et des PEF) ont été mentionnés dans les renseignements qualitatifs reçus des bénéficiaires. Toutefois, l'information sur l'efficience des programmes n'est pas évaluée et traitée de façon systématique. Ainsi, l'équipe d'évaluation n'a pas pu trouver suffisamment de données pour évaluer adéquatement l'efficience des programmes.

Recommandation no 3 : En vue de pouvoir évaluer l'efficience de la mise en œuvre des programmes, Infrastructure Canada devrait établir un projet pilote visant à concevoir et à mettre à l'essai des indicateurs d'efficience.

La direction a approuvé les recommandations et a élaboré des plans d'action en conséquence.

1. Introduction

Contexte de l'évaluation

La Direction de l'évaluation d'Infrastructure Canada (INFC) a réalisé une évaluation du Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique (FCIS) et du Fonds pour l'infrastructure frontalière (FIF), soit deux des programmes à coûts partagés avec les partenaires fédéraux, provinciaux/territoriaux et municipaux du Ministère. L'évaluation était prévue dans le plan d'évaluation quinquennal d'Infrastructure Canada et elle a été effectuée conformément à la Politique sur l'évaluation de 2009 du Conseil du Trésor.

Objet et portée

L'évaluation avait comme objectif d'évaluer la pertinence et le rendement (efficacité, efficience et économie) du FCIS et du FIF.

La portée de l'évaluation comprenait tous les projets entrepris au titre du FCIS et du FIF ainsi que les contributions versées par INFC entre 2002-2003 et 2012-2013, inclusivement. Ainsi, l'évaluation visait un ensemble de 83 projets du FCIS et de 11 projets du FIF grâce à une enveloppe de financement combinée de 5,6 milliards de dollars, selon les renseignements sur les programmes d'INFC, qui sont principalement consignés dans le Système partagé de gestion de l'information sur les infrastructures (SPGII).

2. Profil des programmes

Contexte

Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique sous Contexte

Le FCIS a été présenté dans le Budget 2001 comme un programme de deux milliards de dollars. Il a été établi en vertu de la Loi sur le Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique, qui a reçu la sanction royale le 27 mars 2002. Le FCIS visait à favoriser le programme du gouvernement fédéral à l'égard des collectivités urbaines en fournissant des fonds fédéraux pour des projets d'infrastructure de grande envergure qui appuieraient la croissance économique ou amélioreraient la qualité de vie des Canadiens.

Le Budget 2003 a fourni deux milliards de dollars de plus à investir dans le cadre du programme du FCIS. Sous la forme de deux enveloppes de financement spécialisées dédié, ces fonds supplémentaires ont été affectés à des projets nationaux (200 millions de dollars) et à des projets d'infrastructure de grande envergure profitant aux municipalités de moins de 250 000 habitants (10 % des deux milliards de dollars, moins le financement des projets nationaux, des études et de l'administration du programme). Un montant complémentaire annoncé dans le Budget 2006 a porté le total des contributions fédérales approuvées à ce jour pour le FCIS à 4,3 milliards de dollars. Une combinaison de transferts entrants et sortants pour le programme a augmenté les affectations totales de 639 millions de dollars, ce qui a établi l'affectation totale de ressources à 4,9 milliards de dollars.

En 2012, les modalités des programmes ont été mises à jour afin de retirer la date de fin des programmes originellement prévue (2012-2013), en raison de la prolongation de projets au cas par cas. Cela fournit aux bénéficiaires du financement la souplesse qui est souvent requise dans le cadre d'un projet d'infrastructure stratégique de grande envergure.

Fonds pour l'infrastructure frontalière sous Contexte

Le Fonds pour l'infrastructure frontalière (FIF), de 600 millions de dollars, a également été lancé dans le cadre du Budget 2001. Il a été établi pour favoriser la réduction de la congestion routière, accroître la circulation et renforcer la sûreté et la sécurité aux frontières. Les investissements au titre du FIF visent les six plus grands1 passages frontaliers terrestres du Canada ainsi que d'autres postes frontaliers plus petits à l'échelle du Canada, et ce, afin de réduire la congestion routière à la frontière, d'augmenter la capacité des postes frontaliers et de renforcer la sûreté et la sécurité à la frontière. Divers rajustements, dont des transferts entrants et sortants ainsi que des examens stratégiques réalisés en 2011-2012 et en 2012-2013, ont porté la valeur de l'affectation totale au FIF à 646,6 millions de dollars.

Objectifs des programmes

Les objectifs du FCIS et du FIF sont décrits c- dessous :

  • L'objectif du FCIS est d'appuyer des projets d'infrastructure stratégique de grande envergure qui contribuent à la croissance économique et à la qualité de vie au Canada.
  • L'objectif du FIF est de resserrer les relations économiques et commerciales entre le Canada et les États Unis en réduisant la congestion et en renforçant la capacité, la sécurité et la sûreté aux postes frontaliers.

Activités, extrants et résultats de programme

Les activités, les extrants et les résultats de programme qui avaient été décrits dans les modèles logiques de 2012 du FCIS et du FIF sont énumérés dans le tableau 1.

Tableau 1 : Objectifs, activités, extrants et résultats de programme du FCIS et du FIF
Programme FCIS FIF
Activités
  • Examiner/ approuver les projets
  • Établir des partenariats
  • Établir des processus de mise en œuvre
  • Surveiller la mise en œuvre des programmes et établir des rapports à cet égard
  • Mêmes activités que le FCIS
Extrants
  • Propositions de projet
  • Ententes signées
  • Financement de projet
  • Rapports liés au programme
  • Contrôles mis en œuvre
  • Projets surveillés
  • Contributions versées
  • Rapports liés aux projets
  • Mêmes activités que le FCIS
Résultats immédiats
  • Actifs construits
  • Investissements obtenus
  • Mêmes activités que le FCIS
Résultats intermédiaires
  • Économie concurrentielle
  • Environnement sain
  • Collectivités où il fait bon vivre
  • Mêmes activités que le FCIS
Long-term Outcomes Projets de grande envergure d'importance nationale et régionale, dans des domaines cruciaux pour soutenir la croissance économique et améliorer la qualité de vie des Canadiens. Infrastructures frontalières sécuritaires et efficientes qui contribuent à la croissance économique, à l'assainissement de l'environnement et à l'amélioration de la qualité de vie dans les collectivités.

Les stratégies de mesure du rendement (MR) s'appliquant au FCIS et au FIF ont été mises à jour en 2012.

Catégories de projets admissibles

Le FCIS et le FIF fournissent du financement pour des projets d'infrastructure partout au Canada. Pour ce qui est du FCIS, les infrastructures se définissent comme des actifs immobilisés utilisés ou exploités dans l'intérêt du public. Dans le cas du FIF, les actifs immobilisés et les infrastructures technologiques étaient admissibles à recevoir du financement.

Les modalités de chaque programme font état des catégories de projets admissibles (voir le tableau 2).

Tableau 2 : Catégories de projets admissibles pour le FCIS et le FIF
FCIS FIF
Actifs immobilisés
Infrastructures routière ou ferroviaire Infrastructures matérielles
Infrastructures de transport local
Infrastructures de tourisme ou de développement urbain
Infrastructures liées au traitement de l'eau et des eaux usées
Infrastructures liées aux télécommunications de pointe et réseaux haute vitesse à large bande
Infrastructure dans le Nord
Infrastructure technologique
S.O. Infrastructure de systèmes de transport intelligents
Amélioration de la capacité analytique

Source des données : Modalités de programme du FCIS et du FIF

Exigences en matière de partage des coûts dans la section 2 : Profil des programmes

Le FCIS et le FIF sont des programmes à coûts partagés. Selon le modèle opérationnel du FCIS (2012), des exigences en matière de partage des coûts ont été mises en place afin de s'assurer que les fonds provenant d'autres partenaires sont obtenus en fonction des dépenses fédérales liées aux infrastructures. Pour les deux programmes, une entente de contribution (EC) est conclue pour chaque projet et fait état du plafond absolu de la contribution fédérale; le maximum étant de 50 % du total des coûts admissibles. Dans le cas du FCIS, des exceptions ont été prévues pour les projets de télécommunications de pointe et de services haute vitesse à large bande de même que pour les projets d'infrastructure dans le Nord. Dans ces situations, le gouvernement fédéral peut financer jusqu'à 75 % du total des coûts admissibles.

Le Budget fédéral 2006 précise que le gouvernement maximisera l'argent des contribuables en finançant des projets d'infrastructure conformément aux pratiques exemplaires, en refusant de financer les dépassements de coûts et en exigeant de tous les bénéficiaires de fonds qu'ils rendent des comptes aux contribuables canadiens sur le financement reçu. Dans le cadre du FCIS et du FIF, on respecte ce principe en veillant à ce que, lorsque des frais dépassant le coût initial estimé sont engagés, il revient aux bénéficiaires et aux partenaires de financement de les assumer.

Principaux intervenants

Les programmes sont administrés en collaboration avec les PEF, et d'autres ministères fédéraux et organismes de développement régional assurent la surveillance des projets selon leur connaissance de la région et/ou leur domaine d'expertise.

La mise en œuvre et la surveillance des programmes sont effectuées par INFC et deux groupes d'intervenants principaux :

INFC est responsable de la surveillance et du financement des programmes. Le Ministère détermine la conception des programmes, sélectionne les projets selon les priorités nationales ou régionales et prépare les présentations au Conseil du Trésor (CT) pour les projets. Le Ministère conclut ensuite une entente de contribution (EC) avec les bénéficiaires du financement. En outre, INFC est responsable de la mesure des résultats de programme et de la présentation de rapports à cet égard au Parlement et aux Canadiens.

Partenaires d'exécution fédéraux (PEF) : Dans la plupart des cas, après l'approbation du projet et la signature d'une EC, un PEF agira au nom d'INFC en vue de surveiller la mise en œuvre du projet. Dans le cadre du FCIS, les PEF sont les suivants :

  • Affaires autochtones et Développement du Nord Canada;
  • Agence de promotion économique du Canada atlantique;
  • Diversification de l'économie de l'Ouest Canada;
  • Développement économique Canada pour les régions du Québec;
  • Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario;
  • Transports Canada;
  • Agence canadienne de développement économique du Nord;
  • Industrie Canada;
  • Société canadienne d'hypothèques et de logement.

Ces dernières années, en raison de diverses circonstances, INFC a rapatrié certains projets en cours du FCIS — ce qui a permis de réduire fortement la nécessité de recourir à des PEF. Dans le cas du FIF, le seul PEF est Transports Canada (TC).

La collaboration entre INFC et les PEF est consignée dans un protocole d'entente (PE) qui décrit les rôles, les responsabilités et les obligations redditionnelles, y compris la surveillance et la production de rapports, la gestion de l'information, les communications et la gestion financière.

Bénéficiaires de financement : Les bénéficiaires de financement s'assurent que les projets sont réalisés et que les rapports prévus sont soumis, comme il a été convenu dans l'EC. Les modalités de programme du FCIS et du FIF fournissent des renseignements sur les types de bénéficiaires qui sont admissibles à recevoir un financement des programmes.

Le tableau suivant présente les types de bénéficiaires admissibles pour chaque programme :

Tableau 3 : Bénéficiaires de financement admissibles pour le FCIS et le FIF
FCIS FIF
  • Une province ou un territoire, ou une administration municipale ou régionale;
  • Un organisme du secteur public établi par une loi provinciale ou territoriale ou en vertu d'une telle loi ou par un règlement, ou qui appartient entièrement à une province ou à un territoire, ou un organisme du secteur privé en partenariat avec une province ou une administration;
  • Dans certains cas, comme il est mentionné dans les modalités de programme, un organisme du secteur privé.
  • Provinces et municipalités;
  • Entreprises du secteur privé;
  • Établissements universitaires ou de recherche;
  • Autorités/organismes de transport publics et privés; organismes à but non lucratif

Source des données : Modalités de programme du FCIS et du FIF

Le financement du FCIS et du FIF est principalement sollicité par d'autres ordres de gouvernement, ce qui signifie que la majorité des bénéficiaires étaient des administrations provinciales, territoriales, municipales ou régionales. Dans certains cas, des ententes de contribution ont été établies avec des bénéficiaires du secteur privé et des organismes sans but lucratif, comme la Canadian Opera House Corporation et la Charlottetown Harbour Authority Inc.

Gouvernance des projets

Gouvernance des EC – Structure du comité de gestion de l'entente. Bien que les bénéficiaires soient responsables de la gestion et de la surveillance des projets, chaque EC stipule qu'un comité de gestion de l'entente (CGE) est formé et qu'il est composé de représentants d'INFC, des PEF et du bénéficiaire. Le CGE a pour mandat de veiller à ce que toutes les obligations inhérentes à l'EC soient satisfaites par toutes les parties et de veiller à ce que le Canada soit informé rapidement de tous les aspects susceptibles d'influer sur les objectifs du projet (portée, échéancier, budget). En outre, le CGE joue un rôle de gestion des risques; il doit examiner les risques potentiels pour le projet dès qu'ils se présentent et déterminer si le bénéficiaire prend les mesures qui s'imposent pour les gérer.

Ressources des programmes

Les budgets fédéraux de 2001 et de 2003 prévoyaient chacun un financement de deux milliards de dollars au titre du FCIS. Un montant supplémentaire de 300 millions de dollars a été ajouté dans les budgets de 2006 et de 2007 dans le cadre du Plan d'action économique et une combinaison de transferts et rajustements ont porté la valeur totale de l'affectation à 4,9 milliards de dollars.

Le Budget fédéral 2001 prévoyait un financement de 600 millions de dollars au titre du FIF. Divers rajustements et transferts ont porté la valeur de l'affectation totale au FIF à 646,6 millions de dollars.

Tableau 4 : Affectations de ressources au FCIS et au FIF (en milliers de dollars)
  FCIS I
Budget 2001
FCIS II
Budget 2003
Complément du FCIS
Budgets 2006 et 2007
Total – FCIS Total – FIF
Annonce dans le budget fédéral 2 000 000 2 000 000 300 000 4 300 000 600 000
Total : Affectations de ressources au FCIS et au FIF (incluant transferts et rajustements) 2 145 240 1 855 032 939 100 4 939 372 646 600

Source des données : Données Financières d'INFC

Dépenses ministérielles au titre des programmes

Après la soustraction des affectations administratives (FCIS : 44,8 M$; FIF : 6,4 M$) du financement total disponible au titre des programmes, les affectations révisées pour le FCIS et le FIF sont de 4,7 milliards de dollars et de 602 millions de dollars, respectivement. De ces montants, 82,5 % des fonds du FCIS et 84,2 % des fonds du FIF ont déjà été transférés à des bénéficiaires entre 2002-2003 et 2012-2013. Voir le tableau 5 pour obtenir une vue d'ensemble des dépenses prévues et réelles relativement au FCIS et au FIF.

Tableau 5 : Dépenses de programmes directes (DPD) réelles (de 2003-2004 à 2012-2013), et dépenses totales prévues (de 2013-2014 à 2018-2019)
Programme Affectations initiales Affectations admin. d'INFC Affectations révisées DPD réelles jusqu'à 2012-2013 Estimation des dépenses prévues de 2013-2014 à 2018-2019
000 000 $ 000 000 $ 000 000 $ 000 000 $  % 000 000 $  %
FCIS 4 939 218 4 721 3 896 82,5 825 17,5
FIF 647 45 602 507 84,2 95 15,8
Total: 5 586 263 5 323 4 403 82,7 920 17,3

Source des données : Budget principal des dépenses et Budget supplémentaire des dépenses
Remarque : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.

3. Principales conclusions – Pertinence

La présente section du rapport vise à évaluer la mesure dans laquelle un programme répond à un besoin manifeste en matière de financement, cadre avec les priorités du gouvernement fédéral et satisfait aux besoins des Canadiens. Elle sert également à établir si un programme est en phase avec les priorités du gouvernement du Canada et les rôles et responsabilités du gouvernement fédéral.

Question no 1 : Le FCIS et le FIF sont-ils encore nécessaires?

Les programmes qui permettent d'investir dans les exigences en matière d'infrastructure de grande envergure des collectivités canadiennes et qui visent à améliorer les infrastructures matérielles et technologiques le long de la frontière Canada-États Unis sont encore nécessaires. Cette conclusion a été validée par les constatations suivantes :

Le FCIS et le FIF sont demeurés actifs tout au long de leur cycle de vie prévu. Les demandes de financement sont continues, et ce financement sert à répondre à différents types de besoins, y compris ceux relatifs à l'établissement de nouvelles infrastructures et à la modernisation ou à l'agrandissement d'infrastructures existantes. Au cours des premières étapes du FCIS, la portée du Fonds a été élargie afin d'ajouter d'autres catégories d'investissements, et ce, en vue de pouvoir répondre aux nouveaux besoins dans le domaine des infrastructures.

Des programmes de remplacement ont déjà été mis en place pour répondre à des besoins semblables à ceux qui étaient comblés par le FCIS et le FIF. Le volet Grandes infrastructures du Fonds Chantiers Canada d'INFC sert à investir dans des projets stratégiques de grande envergure d'importance nationale et régionalee2, et l'Initiative de la Porte d'entrée et du Corridor de l'Asie-Pacifique et le Fonds pour les portes d'entrée et les passages frontaliers appuient tous deux les projets qui facilitent le commerce et le transport de marchandises, y compris aux postes frontaliers clés. Le Nouveau Fonds Chantiers Canada, annoncé dans le Plan d'action économique de 2013 du Canada, a le mandat d'appuyer les « grands projets d'infrastructure économique »3. Le Plan d'action économique de 2013 prévoyait également un financement supplémentaire au titre des projets d'infrastructure frontalière.

Dans le Budget 2011, le gouvernement avait indiqué qu'il élaborerait un nouveau plan de soutien de l'infrastructure publique qui s'appliquerait à l'expiration du plan Chantiers Canada de 2007. Ainsi, en 2012, INFC a entamé un vaste processus de consultation et a rencontré 150 intervenants provinciaux, territoriaux, régionaux, municipaux et du secteur privé au sujet de l'élaboration du nouveau plan d'infrastructure à long terme. Au cours de ces consultations et des entrevues d'évaluation, les intervenants ont présenté de nombreux exemples concrets de besoins en matière d'infrastructure partout au Canada et dans l'ensemble des catégories d'investissement actuelles du FCIS et du FIF. Les exemples fournis se rapportaient au traitement des eaux usées, au transport local et routier, aux arts et à la culture, aux sports, aux loisirs, aux services à large bande, à l'efficacité aux postes frontaliers et aux modernisations requises pour les infrastructures touchées par le changement climatique.

Selon une étude réalisée par la Fédération canadienne des municipalités (FCM)4, en date de 2007, le déficit en matière d'infrastructure se chiffrait en centaines de milliards de dollars, ce qui comprenait des « sous-déficits » dans des catégories clés : les systèmes de traitement de l'eau et des eaux usées; le transport; le transport en commun; la gestion des déchets; et les infrastructures communautaires, récréatives, culturelles et sociales5 — des types de projets qui sont tous financés actuellement par le FCIS. Qui plus est, même si « de 2001 à 2010, l'âge moyen de l'infrastructure est passé de 17,1 à 14,7 ans, l'Association des ingénieurs-conseils du Canada estime que 50 % des infrastructures publiques auront atteint la fin de leur vie utile d'ici 2027 »6.

Question no 2 : Les objectifs du FCIS et du FIF étaient-ils en phase avec les priorités du gouvernement fédéral et les résultats stratégiques d'INFC?

Le FCIS et le FIF sont tous les deux en phase avec les priorités et les objectifs du gouvernement fédéral et d'INFC depuis leur création en 2001. Cette conclusion a été validée par les constatations suivantes :

Le Budget fédéral 2001 faisait état des priorités du gouvernement quant aux investissements ciblés dans les projets d'infrastructure de grande envergure et d'infrastructure frontalière. À cette époque, deux milliards de dollars avaient été consacrés au financement de grands projets stratégiques, et 600 millions de dollars avaient été consacrés à l'amélioration de l'efficacité à la frontière7. Ces investissements constituaient le début des programmes du FCIS et du FIF. Dans le Budget 2003, le gouvernement fédéral a accentué cette priorité en ajoutant deux milliards de dollars au FCIS.

Depuis leur création, le FCIS et le FIF sont demeurés en phase avec l'évolution des priorités du gouvernement fédéral. Cette conclusion est fondée sur une analyse des tendances observées dans le discours du Trône annuel du gouvernement8. Entre 1999 et 2011, le discours comportait neuf thèmes généralement récurrents. Un examen des objectifs du FCIS et du FIF, ventilés selon la catégorie d'investissement9, a révélé que le FCIS et le FIF sont clairement en phase avec six des neuf thèmes récurrents dans les priorités du gouvernement (voir le graphique 1). Cette harmonisation est corroborée par les résultats figurant dans les rapports soumis pour les projets évalués dans le cadre de la présente évaluation.

Graphique 1 : Harmonisation entre les objectifs du FCIS et du FIF et les priorités du gouvernement fédéral

Le graphique indique l'harmonisation entre les objectifs du Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique et du Fonds pour l'infrastructure frontalière et les priorités du gouvernement fédéral

Description textuelle du graphique 1

Le FCIS et le FIF visent à fournir des avantages aux collectivités et sur le plan de l'environnement et de l'économie, ce qui correspond à des thèmes figurant régulièrement dans les résultats stratégiques d'INFC. À l'instar de l'analyse décrite ci-dessus, un examen interne a été entrepris afin d'étudier les résultats ministériels pour les années depuis la création des programmes. Selon les rapports ministériels sur les plans et les priorités, les résultats stratégiques d'INFC que visent le FCIS et le FIF, sont continuellement axés sur la prestation d'avantages aux collectivités, sur l'environnement et sur l'économie.

Selon le Rapport ministériel sur le rendement (RMR) de 2011-2012, les programmes appuient l'atteinte du résultat stratégique suivant « Du financement est versé pour une infrastructure publique efficiente et de qualité qui répond aux besoins des Canadiens dans une économie concurrentielle, un environnement sain et des collectivités habitables », ce qui correspond aux résultats escomptés des programmes et aux objectifs de programme susmentionnés.

Question no 3 : Le gouvernement fédéral a t il un rôle légitime et nécessaire à jouer dans la mise en œuvre du FCIS et du FIF?

Le gouvernement fédéral a toujours un rôle légitime et nécessaire à jouer au chapitre du financement de programmes visant à répondre aux besoins en matière d'infrastructure de grande envergure ou d'infrastructure frontalière au Canada. Cette conclusion a été appuyée par les constatations suivantes :

Le mandat d'INFC est, entre autres, de mettre en œuvre des programmes qui appuient des initiatives liées aux infrastructures publiques. En 2002, un rôle spécifique en matière de financement d'infrastructures stratégiques de grande envergure a été établi lorsque la Loi sur le Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique a été présentée dans le projet de loi C-49. En mars 2002, cette loi a reçu la sanction royale en vue de l'établissement d'un programme visant à fournir des contributions au chapitre de la conception de projets d'infrastructure stratégique. Au cours de la même année, le FCIS et le FIF ont tous les deux été établis.

Depuis la création du FCIS et du FIF, des études ont continuellement souligné la nécessité que le gouvernement fédéral fournisse du financement pour aider à combler les déficits relatifs aux grandes infrastructures, qui, selon certaines sources, dépasseraient les 120 milliards de dollars10; et pour aider à composer avec le fait que 50 % des infrastructures publiques auront atteint la fin de leur vie utile d'ici 202711. Parallèlement, les bénéficiaires du financement du FCIS et du FIF ont mentionné que « les projets n'auraient pas été mis en œuvre avant plusieurs années ou auraient pu ne jamais voir le jour » en l'absence du financement du gouvernement fédéral.12 Outre le financement essentiel obtenu, les bénéficiaires ont fait savoir que, sans la participation du gouvernement fédéral, ils n'auraient pas pu obtenir la part non fédérale du financement nécessaire à la réalisation de leurs projets d'infrastructure. La participation du gouvernement fédéral a fourni un sentiment de stabilité concernant les projets, ce qui a permis à d'autres investisseurs — des secteurs public et privé — de se sentir suffisamment en confiance pour contribuer aux projets.

Les bénéficiaires interrogés ont souligné le fait que d'autres besoins en matière d'infrastructure nécessitent l'octroi d'un financement du gouvernement fédéral. En outre, INFC a mené une consultation nationale sur un plan d'infrastructure à long terme du Canada dans le cadre de laquelle des intervenants municipaux, provinciaux et territoriaux ont encore une fois mentionné qu'un financement accru du gouvernement fédéral est nécessaire pour répondre aux besoins, nouveaux et de longue date, au chapitre des infrastructures et que le gouvernement fédéral a un rôle nécessaire à jouer en ce qui a trait au financement à long terme.

4. Principales conclusions – Rendement (efficacité)

La présente section du rapport vise à évaluer l'efficacité des programmes en examinant la conception et la mise en œuvre des programmes, y compris la mesure dans laquelle les extrants contribuent à l'atteinte des résultats immédiats, intermédiaires et à long terme.

Question no 4: Les processus de conception et d'établissement du FCIS et du FIF convenaient-ils à la production des extrants prévus?

Flexibilité

En ce qui a trait à la mise en œuvre des programmes, la flexibilité était importante pour satisfaire aux exigences de programme. Ce fait a été démontré en partie dans le processus d'obtention de prolongations, rendues nécessaires pour s'ajuster en fonction des retards causés par des imprévus (p. ex. changements dans le coût de la main d'œuvre, conditions météorologiques imprévues, etc.). Cela dit, la flexibilité était également perçue par les bénéficiaires comme un aspect essentiel des programmes lorsque venait le temps d'effectuer la planification au quotidien tout en tenant compte des nombreux risques associés aux projets complexes de grande envergure regroupant plusieurs partenaires.

Le FCIS et le FIF ont été conçus pour avoir une durée de vie de dix ans, mais les deux programmes ont été prolongés en fonction des projets à réaliser. La prolongation de projets a parfois exigé un report de fonds d'une année à l'autre de la part du gouvernement du Canada, ce qui permettait de s'assurer que les fonds engagés étaient disponibles et pouvaient être versés aux bénéficiaires une fois les demandes soumises.

Les bénéficiaires apprécié la variété des catégories de projets admissibles ainsi que les options offertes quant à la taille et à la portée des projets. Cette flexibilité permettait aux bénéficiaires d'obtenir un financement pour des projets qui revêtaient une grande importance pour eux en raison de leurs besoins individuels ou du contexte.

Le FCIS a appuyé des projets ayant une haute valeur financière dont profitaient de grands segments de la population (centres urbains, destinations touristiques importantes, etc.) tout en finançant des projets d'infrastructure plus petits, mais néanmoins cruciaux (projets liés à l'eau potable, services à large bande, etc.) dans des secteurs où la densité de la population est plus faible. Quant au FIF, il a servi à appuyer un éventail de projets – nouvelles voies de circulation, nouvelles voies d'accès, nouveaux ponts, nouvelles installations de traitement, mise en place de technologies modernes – qui visaient à répondre à divers besoins aux grands postes frontaliers du Canada.

Technologie de l'information

Le Système partagé de gestion de l'information sur les infrastructures (SPGII) est un système de technologie de l'information qui est utilisé par le Ministère et les partenaires de financement pour appuyer les activités liées aux politiques et à la gestion des programmes. Lorsque le SPGII a été conçu, il était utilisé dans le contexte de la gestion des projets du Programme infrastructure Canada (PIC). Dans le cadre du PIC, de nombreux projets relativement petits ont été financés (environ 4 000). Une fois le PIC terminé, INFC a adapté le SPGII pour qu'il serve à gérer les projets d'infrastructure de grande envergure réalisés dans le cadre du FCIS et du FIF. La complexité de ces projets a fait accroître les exigences de maintenance pour le système.

En juin 2013, la Direction de la vérification interne d'INFC a conclu un examen de l'initiative de gestion de l'information et de la qualité des données du Ministère. L'examen visait à évaluer la gouvernance de la qualité des données et les processus de production de rapports sur la qualité des données, ainsi qu'à relever des points à améliorer dans les activités, dont, entre autres, la validation de l'exactitude des faits dans les principaux champs de données qui servent toujours à l'établissement des rapports ministériels. La direction a approuvé les recommandations et a mis en place des plans d'action pour donner suite à l'examen. Le Ministère a pris diverses mesures pour mettre à jour et valider l'exactitude des données, notamment une grande initiative de nettoyage des données ciblant tous les programmes.

De plus, le SPGII est en voie d'être remplacé par un nouveau système appelé le Système de gestion de l'information sur les programmes (SGIP). Cette initiative établit de nouvelles spécifications pour les utilisateurs d'INFC et les bénéficiaires au chapitre de la collecte et de la surveillance des données et de la production de rapports à cet égard.

Question no 5: Dans quelle mesure le FCIS et le FIF ont-ils atteint les résultats immédiats prévus?

Le modèle logique du FCIS et du FIF (voir le tableau 1) comporte deux résultats immédiats :

  1. Les actifs construits, soit une mesure des projets d'infrastructure réalisés;
  2. Les investissements obtenus, soit le montant (en dollars) investi par les bénéficiaires et d'autres parties dans les projets.

Actifs construits

En date du 26 novembre 2013, le FCIS comportait 83 projets, et le FIF, 11 projets; pour un total de 94 projets. Dans le cas du FCIS, 38 de ces projets sont terminés et 45 sont en cours. Des 45 projets qui sont en cours, deux ont été approuvés, mais les travaux de construction qui leur sont associés n'ont pas encore débuté. Le FCIS prévoit également un transfert direct à Parcs Canada pour des travaux d'amélioration sur la route Transcanadienne dans le Parc national de Banff. Le FIF prévoit également deux projets assortis de transferts directs à l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC); le premier vise les infrastructures matérielles, alors que le deuxième concerne des logiciels.

Tableau 6 : Projets du FCIS par catégorie d'infrastructure
Catégories de projets selon les modalités Nombre de projets
FCIS – Catégories
Infrastructures routières et ferroviaires 23
Infrastructures de transport local 12
Infrastructures de tourisme ou de développement urbain 14
Infrastructures de traitement de l'eau et des eaux usées 21
Télécommunications de pointe et réseaux haute vitesse à large bande 10
Infrastructures dans le Nord 3
Total – FCIS : 83
FIF – Catégorie
Infrastructures matérielles 11
Total – Projets du FCIS et FIF 94

Source des données : Base de données du SPGII en date du 26 novembre 2013

Tous les projets financés au titre du FIF appartenaient à la catégorie « Infrastructures matérielles ». En date du 26 novembre 2013, six projets du FIF sont terminés et cinq en sont à l'étape de la mise en œuvre. Le tableau ci-dessous présente en détail l'état des projets du FCIS et du FIF.

Tableau 7 : État des projets du FCIS et du FIF
État Nombre total de projets
Projets approuvés Projets en cours de mise en œuvre Nombre total de projets terminés ou clos
FCIS 2 43 38 83
FIF 0 5 6 11
Total 2 48 44 94

Source des données : Base de données du SPGII en date du 26 novembre 2013

Selon les renseignements sur les projets et les programmes figurant dans la base de données du SPGII, le FCIS et le FIF ont tous les deux enregistré des progrès vers la construction des actifs. Au moment de l'évaluation, 44 des 94 projets du FCIS et du FIF étaient terminés ou clos, ce qui correspond à 47 % de l'ensemble des projets du FCIS et du FIF. Une liste des projets terminés du FCIS et du FIF figure à l'annexe A.

Enfin, lorsqu'un projet est terminé, le bénéficiaire doit fournir tous les renseignements requis pour procéder à la demande de paiement finale et à la clôture du projet. En fait, le bénéficiaire est tenu de soumettre au plus tard un an après la fin du projet le rapport final faisant état de tous les renseignements requis prévus dans l'entente. Dans certaines circonstances, il peut y avoir des retards dans la présentation du rapport final à INFC. Dans ces cas, INFC conserve le paiement final et reporte les fonds à un exercice ultérieur.

Partage des coûts et obtention des investissements de la Question no5

Les projets du FCIS et du FIF sont financés par le gouvernement fédéral en vertu d'une entente de partage des coûts. Ainsi, toutes les parties partagent, dans une certaine mesure, les responsabilités financières et les risques. En général, les bénéficiaires (le promoteur du projet et ses partenaires) doivent fournir une contribution qui est équivalente ou supérieure à celle du gouvernement fédéral pour le projet, mis à part certaines exceptions. Pour la plupart des catégories d'investissement, comme les routes, le transport, le tourisme et le secteur de l'eau et des eaux usées, la contribution d'INFC s'élève au maximum à 50 % des coûts de projets admissibles : Des exceptions ont été faites concernant des projets de télécommunications de pointe et de services à large bande de même que des projets d'infrastructure dans le Nord, pour lesquels la contribution du gouvernement fédéral peut aller jusqu'à 75 %.

En vue de comprendre le résultat relatif aux investissements obtenus, nous avons d'abord étudié le contexte d'investissement général pour le programme de financement. Dans le tableau 8, nous avons utilisé les données du SPGII pour présenter un résumé des tendances observées dans les projets du FCIS et du FIF en ce qui a trait au partage des coûts. Le tableau illustre, par catégorie, la contribution fédérale la plus faible et la plus élevée, ainsi que la contribution fédérale médiane et moyenne.

Tableau 8 : Pourcentage du financement à coûts partagés fourni par INFC au titre des projets du FCIS et du FIF, par catégorie d'investissement
Diagramme en barres representant les données du tableau 8
  Infrastructures routières et ferroviaires
(FCIS)
Infrastructures de transport local
(FCIS)
Infrastructures de tourisme ou de développement urbain
(FCIS)
Infrastructures de traitement de l'eau et des eaux usées
(FCIS)
Télécommunications de pointe et réseaux haute vitesse à large bande
(FCIS)
Infrastructures dans le Nord
(FCIS)
Tous les projets
(FCIS)
Infrastructures matérielle
(FIF)
Plus faible 16 % 23 % 8 % 18 % 17 % 48 % 8 % 22 %
Plus élevée 50 % 50 % 50 % 50 % 75 % 50 % 75 % 50 %
Médiane 49 % 33 % 40 % 33 % 52 % 50 % 43 % 50 %
Moyenne 42 % 36 % 36 % 37 % 56 % 49 % 41 % 44 %

Dans l'ensemble, les pourcentages finaux de partage des coûts pour le FCIS et le FIF sont conformes aux conditions de financement des programmes. Le taux d'obtention d'investissements le plus élevé pour un projet a été enregistré dans la catégorie « Tourisme ou développement urbain », alors qu'INFC n'a fourni que 8 % du financement du projet. À l'inverse, la contribution la plus élevée d'INFC quant au pourcentage du financement d'un projet a été de 75 % pour un projet de services à large bande. Le pourcentage de financement médian pour les projets du FCIS était de 43 %, tandis que le financement de projet moyen s'élevait à 41 % des coûts totaux admissibles, soit bien en deçà du seuil de 50 % qui s'applique à la plupart des catégories de projet, à l'exception des projets de services à large bande ou d'infrastructure dans le Nord.

En ce qui a trait au FIF, le pourcentage de partage des coûts variait de 22 % à 50 %. Pour la majorité des projets (6 sur 11), le partage des coûts était de 50 %/50 %, car la médiane correspondait à 50 %. La moyenne de la contribution d'INFC aux projets était de 44 %; une valeur qui est encore en deçà du seuil établi.

L'investissement obtenu est tributaire de la disposition de partage des coûts prévue pour chaque projet. Dans les modalités des programmes, l'investissement obtenu se définit comme le montant du financement obtenu auprès des partenaires au titre des projets approuvés. Essentiellement, il s'agit du montant total du financement que fournissent le promoteur du projet et ses partenaires non fédéraux. Le tableau 9 résume les investissements totaux du gouvernement fédéral et des promoteurs de projet et présente le ratio de financement obtenu.

Tableau 9 : Comparaison entre la contribution d'INFC et les autres investissements obtenus (en milliers de dollars)
  Total des coûts admissibles des projets Financement fédéral (contributions d'INFC) Montant obtenu des partenaires de financement Financement obtenu (ratio)
FCIS 11 845 708 $ 4 032 468 $ 34 % 7 813 241 $ 66 % 1:1,94
FIF 1 205 718 $ 522 660 $ 43 % 683 057 $ 57 % 1:1,31
Total 13 051 426 $ 4 555 128 $ 35 % 8 496 298 $ 65 % 1:1,87

Source des données : Base de données du SPGII en date du 26 novembre 2013

Pour les projets du FCIS, INFC a fourni 34 % des fonds, alors que les promoteurs de projet ont fourni 66 % des fonds. Donc, pour chaque dollar investi par le gouvernement fédéral, le FCIS a permis d'obtenir 1,94 $, pour un total de 7,8 milliards de dollars.

Dans le cas du FIF, la contribution totale du gouvernement fédéral était de 43 %, et celle des autres partenaires de financement s'élevait à 57 %. Ainsi, pour chaque dollar investi par le gouvernement fédéral, le FIF a permis d'obtenir 1,31 $, pour un total de 683 millions de dollars.

Il y a lieu de souligner que le calcul des investissements obtenus est fondé sur les coûts de projet estimés qui ont été convenus dans l'entente de financement et qu'il est possible que le montant des investissements obtenus à la fin de la construction du projet soit supérieur aux estimations initiales. Cela dit, INFC ne reçoit pas toujours les renseignements sur les coûts de projet finaux après la fin d'un projet.

Le ratio de financement obtenu n'est pas utilisé uniquement aux fins de la mesure du rendement, il sert aussi à établir la conformité aux dispositions de partage des coûts. Les seuls documents officiels dans lesquels figuraient des cibles explicites en matière de fonds obtenus étaient les RMR et les rapports sur les plans et les priorités (RPP). INFC a présenté des données sur les investissements obtenus en lien avec le FCIS et le FIF dans ses RMR de 2009-2010 et de 2011-2012. Dans ces rapports, les mesures du rendement en matière d'investissements obtenus variaient selon la cible fixée. Tandis que le rapport de 2009-2010 faisait état de la cible « Obtenir un financement de contrepartie des autres partenaires au moins égal au financement fédéral », le rapport de 2011-2012 prévoyait une cible de « 100 % ». La définition de ces cibles n'est pas uniforme et cela pourrait créer une confusion dans l'analyse des investissements obtenus. De plus, dans les RMR, il n'est pas indiqué clairement si la cible est fondée sur les états financiers finaux des projets ou sur les budgets initiaux établis dans les ententes de contribution.

Question no 6 : Dans quelle mesure le FCIS et le FIF ont-ils atteint les résultats intermédiaires?

Le modèle logique du FCIS et du FIF (voir le tableau 1) comporte trois résultats intermédiaires :

  • Une économie concurrentielle;
  • Un environnement sain;
  • Des collectivités où il fait bon vivre.

L'évaluation a conclu que ces résultats correspondent aux changements prévus qui pourraient se produire à long terme. Une description de ces résultats est présentée à la question no 7.

L'évaluation a également permis de trouver des renvois aux résultats escomptés dans les modalités des programmes. Selon ces documents, les projets étaient approuvés au titre d'une catégorie d'investissement particulière, car ils étaient en phase avec les objectifs de cette catégorie, et les résultats des projets démontreraient les résultats escomptés connexes liés à la catégorie en question. Dans le cadre de l'évaluation, ces résultats escomptés étaient utilisés pour évaluer les progrès réalisés vers l'atteinte des résultats intermédiaires (voir le tableau 10), car il a été établi que ces résultats cadraient avec ceux figurant dans les rapports des bénéficiaires. Une vue d'ensemble des infrastructures financées et construites dans le cadre du FCIS et du FIF, ainsi que certains des résultats soumis par catégorie d'investissement, figurent à l'annexe B.

Tableau 10 : Résultats escomptés par catégorie d'investissement, selon les modalités
Catégories d'investissement Résultats escomptés
FCIS
Infrastructures routières et ferroviaires
  • Réseaux routier et ferroviaire sécuritaires et efficaces
Infrastructures de transport local
  • Système de transport sécuritaire, efficace, fiable et durable
Infrastructures de tourisme ou de développement urbain
  • Augmentation du tourisme et du développement urbain
Infrastructure de traitement de l'eau et des eaux usées
  • Accroissement de l'accès à de l'eau potable saine et salubre
  • Amélioration du traitement des eaux usées municipales
Télécommunications de pointe et réseaux à large bande
  • Accroissement de l'accès en ligne à des services clés dans les collectivités participantes
Infrastructure dans le Nord
  • Amélioration de la qualité de vie des Canadiens vivant dans le Nord, et soutien en vue d'un développement économique et d'une compétitivité durables
FIF
Infrastructures matérielles
  • Libre circulation des personnes et des biens de part et d'autre de la frontière

Surveillance des données sur les résultats au sein des programmes

Les responsables du FCIS et du FIF se fient aux données sur le rendement soumises par les bénéficiaires qui sont recueillies tout au long de l'EC. Ces données proviennent des rapports annuels, des réunions du CGE et des communications avec les bénéficiaires. Comme les modalités les plus générales des EC arrêtent de s'appliquer peu après le traitement du dernier paiement, les bénéficiaires ne sont pas tenus de présenter des rapports sur les résultats, y compris les données sur le rendement. Cette situation a rendu difficile la mesure des résultats intermédiaires, car, dans le cas de certains projets, les résultats intermédiaires n'ont pas pu être démontrés immédiatement après la fin du projet d'infrastructure.

Cependant, lors de l'examen des rapports d'étape annuels des projets, l'équipe d'évaluation a remarqué que presque la moitié des bénéficiaires de projet (42) avaient soumis, sous une forme ou une autre, des données relatives aux résultats observés immédiatement après la fin du projet. Ces résultats sont en phase avec les résultats intermédiaires décrits dans les modalités et témoignent de progrès réalisés vers des changements à moyen et à long terme.

L'évaluation a permis de constater que certaines pratiques de collecte de données sont en place, mais que, comme les renseignements sur les avantages des projets sont demandés pendant la réalisation des projets ou peu après leur achèvement, dans la plupart des cas, trop peu de temps s'est écoulé pour que les résultats intermédiaires se soient concrétisés.

Résultats de programme démontrés – FCIS

Au cours de l'évaluation, l'équipe a constaté que, dans le cas de quelques projets du FCIS appartenant à certaines catégories d'investissement, les données étaient disponibles plus rapidement après la fin de la construction du projet en question. Il s'agissait en particulier des projets associés aux catégories du traitement de l'eau et des eaux usées, du tourisme, du réseau routier et ferroviaire et du transport local. Les évaluateurs ont également remarqué que certains bénéficiaires avaient recueilli des données sur les résultats du projet. Par exemple, les bénéficiaires sans but lucratif et les organismes sans but lucratif établis seulement pour la durée du projet disposaient de données rapidement utilisables sur les résultats, car ils devaient également soumettre des rapports à d'autres intervenants.

Résultats de programme démontrés – FIF

Au moment de l'évaluation, les projets du FIF avaient été financés uniquement au titre de la catégorie « Infrastructures matérielles » et non des catégories d'investissement « Infrastructure de systèmes de transport intelligents » et « Amélioration de la capacité analytique ». L'examen des projets du FIF et des résultats obtenus à ce jour n'a pas permis de confirmer hors de tout doute que des progrès sont réalisés vers l'atteinte des résultats intermédiaires du FIF, tels qu'ils sont décrits dans les modalités. Cette situation est due en partie au faible volume de données disponibles sur les résultats au moment de l'évaluation, ainsi qu'au fait que de nombreux facteurs externes, comme l'économie, la sécurité nationale, le contexte politique et les conditions météorologiques, peuvent avoir une incidence importante sur la circulation des personnes et des marchandises entre le Canada et les États-Unis aux points d'entrée frontaliers.

Dans le cadre des entrevues avec les bénéficiaires, ces derniers ont mentionné que les projets du FIF permettent d'accroître la capacité de traitement des débits de circulation élevés aux grands postes frontaliers. Selon les quelques bénéficiaires et PEF interrogés, une amélioration est perceptible au chapitre de la circulation de personnes et de marchandises à la frontière et de la surveillance de la sûreté et de la sécurité aux postes frontaliers. Les bénéficiaires ont mentionné que, selon eux, les améliorations comme l'élargissement de voies et les voies réservées pour les camions ont donné lieu à une réduction des temps d'attente, du nombre d'accidents et des engorgements sur les autoroutes et voies d'accès importantes ainsi qu'à une diminution de la congestion routière dans les régions avoisinantes. Qui plus est, les améliorations technologiques permettent d'accélérer les opérations de sécurité à la frontière.

Selon des données provenant de l'ASFC13, depuis 2007, une augmentation constante du trafic commercial et de la circulation de voyageurs aux grands postes frontaliers a été remarquée. Malgré cette hausse de la circulation, les normes en matière de temps d'attente à la frontière ont continuellement été respectées pour les deux types de trafics aux postes frontaliers participants. Bien que ces résultats ne puissent pas être entièrement attribués aux projets financés au titre du FIF, cette situation semble indiquer que les postes frontaliers participants disposent d'une plus grande capacité et de meilleurs outils technologiques qui facilitent le traitement de la circulation.

Question no 7: Dans quelle mesure le FCIS et le FIF ont-ils contribué à l'atteinte de leurs résultats à long terme?

Les données indiquent que les programmes sont en bonne voie d'atteindre les résultats à long terme, soit une économie forte, un environnement sain et des collectivités où il fait bon vivre. Une analyse documentaire14 a été réalisée dans le but d'établir si les investissements dans les infrastructures, en général, contribueraient à l'économie, à l'environnement et aux collectivités et si les projets du FCIS et du FIF donnent lieu à des avantages en phase avec ces objectifs à long terme.

Il a été déterminé que les recherches externes appuyaient le postulat sous-jacent des programmes, soit que les investissements dans les infrastructures, en général, sont liés à des améliorations à long terme dans ces domaines15. Lorsque les bénéficiaires se sont vu demander de décrire les avantages de leurs projets, bon nombre d'entre eux ont fourni des exemples de résultats qui faisaient écho à ceux relevés dans le cadre des recherches.

Il est important de souligner que les liens avec les résultats sur le plan économique sont fortement appuyés, alors que les liens avec les résultats au chapitre de l'environnement et des collectivités sont fondés sur un ensemble de données moins important et sont plus étroitement associés à un type particulier d'investissement dans les infrastructures.

  • Économie : Selon l'analyse documentaire susmentionnée, des recherches ont démontré que les investissements dans les infrastructures peuvent stimuler l'activité économique, par exemple, en attirant de nouvelles entreprises, en créant et en maintenant des emplois, et en faisant augmenter le produit intérieur brut (PIB) d'un pays.
  • Environnement : La documentation contient beaucoup moins de données à l'appui des améliorations sur le plan de l'environnement attribuables aux investissements dans les infrastructures en général. Ainsi, le lien avec les améliorations apportées à l'environnement ne s'applique qu'aux projets de traitement des eaux usées du FCIS, soit la seule catégorie qui compte des objectifs explicites liés à l'environnement. L'existence d'un lien entre les autres catégories d'investissement et les résultats à long terme pour l'environnement est moins probable.
  • Collectivités : Il est notoire que les investissements dans les infrastructures entraînent des avantages pour les collectivités, et ceux-ci vont souvent au-delà des objectifs particuliers des projets. Dans le cas du FCIS, de nombreux avantages sur le plan social ont été signalés, mais ils sont plus courants dans certaines catégories que dans d'autres (p. ex. transport local, tourisme, eau potable). Ces résultats cadrent avec les recherches externes, qui décrivent les retombées sur le plan social de la construction d'infrastructures comme une forme de rendement non financier du capital16.

Quant à la mesure des résultats à long terme, bon nombre de bénéficiaires et de membres du personnel d'INFC ont souligné qu'il existe des études qui appuient le postulat des programmes. Par exemple, des études qui indiquent que l'élargissement d'une route donne lieu à une baisse du taux de collision, et donc par ricochet à une hausse de la sécurité et l'efficacité à long terme, pourraient servir à montrer que les projets sont en bonne voie de contribuer à l'atteinte des résultats à long terme comme les « collectivités où il fait bon vivre ».

5. Principales conclusions – Rendement (efficience et économie)

La présente section du rapport vise à établir si les activités de programme du FCIS et du FIF permettent de produire des extrants de manière efficiente et si elles sont réalisées de façon à minimiser les ressources nécessaires à l'atteinte des résultats escomptés.

Question no 8 : Le FCIS et le FIF se sont-ils avérés efficients et économiques?

En vue de mesurer l'efficience et l'économie du FCIS et du FIF, l'évaluation a visé des éléments comme les coûts administratifs d'INFC, ainsi que d'autres renseignements pertinents.

Coûts administratifs d'INFC de la question no 8

Les affectations administratives totales au titre du FCIS et du FIF, soit environ 263 millions de dollars, ont été utilisées principalement à deux fins : fournir aux PEF un financement pour l'administration des programmes (44,8 M$ pour le FCIS et 6,4 M$ pour le FIF) et fournir des fonds de fonctionnement pour l'ensemble d'INFC, et ce, en vue de l'administration du FCIS et du FIF ainsi que de la mise en œuvre d'autres programmes d'INFC.

Plus précisément, le financement octroyé pour l'administration du FCIS s'élevait à 218,3 millions de dollars, soit 4,4 % de l'enveloppe de financement totale. Quant au FIF, l'affectation administrative était de 44,5 millions de dollars, ce qui correspond à environ 7 % du financement total du programme. Cela dit, ces pourcentages ne représentent pas les coûts réels de l'administration de chaque programme. Il est difficile d'estimer les dépenses administratives d'INFC, car les coûts administratifs ne font pas l'objet d'un suivi par programme. Les coûts administratifs des programmes sont plutôt gérés à l'échelle ministérielle. Cette question est abordée dans la partie intitulée « Limites et stratégies d'atténuation » de la section 8 (À propos de l'évaluation).

Autres renseignements pertinents de la question no 8

Selon les entrevues auprès des intervenants clés, certains aspects pourraient être améliorés pour accroître l'efficience des programmes :

  • INFC et les PEF ont reconnu que le processus de négociation des EC pouvait être trop long, et des mesures ont été prises pour l'accélérer dans les programmes plus récents.
  • Certains bénéficiaires étaient d'avis que les exigences en matière d'établissement de rapports étaient vagues et complexes et qu'il fallait engager beaucoup de frais pour pouvoir les respecter. Bon nombre de bénéficiaires ont fait savoir que le processus de traitement des demandes et de versement des paiements était lent et que les retards dans ce processus entraînaient occasionnellement une hausse du total des coûts de projet. INFC a reconnu que les niveaux d'expertise en matière financière variaient au sein du personnel chargé du programme et que cette situation avait une incidence sur le traitement des demandes. Pour remédier au problème, on a créé une unité centralisée de traitement des demandes composée d'employés possédant une expertise financière. INFC a également permis qu'une plus grande partie du montant retenu soit versée plus tôt après la satisfaction de certaines exigences en matière de production de rapports. Cette pratique permet d'employer une approche flexible pour le versement des paiements finaux tout en veillant à ce que la diligence raisonnable requise soit toujours appliquée. Des rapports mensuels sont produits à l'échelon des programmes en vue de surveiller l'état des montants retenus et les améliorations au fil du temps. Les résultats de l'analyse sont présentés à la haute direction sur une base régulière.
  • Bien que les programmes continuent d'évoluer, des difficultés persistent au chapitre de la clarification des rôles et des responsabilités d'INFC et des PEF. INFC supervise la conception des programmes et l'affectation du financement et administre directement certains des projets. Il y a lieu de souligner la relation entre INFC et Transports Canada (TC), car TC reste le seul partenaire d'exécution fédéral qui gère plus de la moitié des projets des programmes (dont tous les projets du FIF). Bien que ce partenariat soit perçu comme efficace, particulièrement en raison du domaine d'expertise de TC, des analyses ont permis de relever un chevauchement dans les efforts des deux ministères en ce qui a trait à la surveillance, aux communications et à la production de rapports.
  • Des difficultés ont également été cernées dans le traitement et la présentation des données, car le système de renseignements de TC et le SPGII d'INFC ne sont pas compatibles. Dans le cas des projets gérés par TC, cette incompatibilité fait en sorte que le personnel de programme des deux ministères doit déployer davantage d'efforts et consacrer plus de temps à cette tâche, car les données doivent être saisies séparément dans chaque système, afin de s'assurer que les données de projet sont mises à jour avec exactitude.

6. Conclusions et recommandations

Pertinence

Les programmes qui servent à appuyer la construction d'infrastructures de grande envergure et d'infrastructures frontalières sont toujours nécessaires. Depuis leur création, le FCIS et le FIF ont non seulement aidé des intervenants à réaliser des projets d'infrastructure qui permettaient de répondre à leurs besoins, mais ils ont également appuyé à la fois les résultats ministériels d'INFC et les priorités en évolution constante du gouvernement fédéral.

Le gouvernement fédéral a toujours un rôle nécessaire à jouer au chapitre du financement de programmes d'infrastructure de grande envergure et d'infrastructure frontalière. Pour les bénéficiaires, la valeur de leur « partenaire » fédéral va au-delà du simple financement. La participation du gouvernement fédéral à des projets faisait en sorte que ces derniers étaient perçus comme stables par d'autres partenaires potentiels — appartenant aux secteurs public et privé — ce qui a permis à certains bénéficiaires d'obtenir plus facilement les fonds manquants pour leurs projets. Cependant, puisque INFC a établi des programmes de remplacement, comme le volet Grandes infrastructures du Fonds Chantiers Canada, un nouveau programme distinct pour le FCIS et le FIF n'est plus requis.

Conception et mise en œuvre des programmes

Importance continue de la flexibilité

La flexibilité est une caractéristique importante qui contribue à l'efficacité de la mise en œuvre des programmes liés aux infrastructures de grande envergure. En ce qui concerne le financement, la flexibilité permet aux bénéficiaires d'obtenir un soutien pour les projets qui revêtent une grande importance pour eux en raison des besoins ou du contexte qui leur sont propres. Sur le plan des exigences des programmes (p. ex. application des prolongations de projet et simplification du processus de modification des EC), la flexibilité permet aux bénéficiaires de s'adapter aux diverses situations complexes qui peuvent survenir dans le cadre d'un projet de grande envergure.

Aller de l'avant avec l'utilisation de la technologie de l'information

La direction a pris diverses mesures pour améliorer l'exactitude des données et elle est en bonne voie de mettre en pratique les recommandations formulées dans l'examen des initiatives sur la qualité des données d'ici la fin de 2014. L'établissement du SGIP constitue un pas dans la bonne direction, et les consultations auprès de représentants d'INFC, des PEF et des bénéficiaires permettront de clarifier les besoins en matière d'information de même que les rôles et les responsabilités au chapitre de la surveillance des renseignements sur les projets et de la production de rapports à cet égard.

Rendement – Efficacité

Actifs achevés

Le FCIS et le FIF ont appuyé directement un nombre considérable de nouveaux projets d'infrastructure stratégique et d'infrastructure frontalière au Canada. Les investissements au titre des infrastructures ont favorisé la construction de nouvelles infrastructures ainsi que l'agrandissement et la modernisation d'infrastructures existantes, et il a été établi que ces investissements servent les intérêts des Canadiens et répondent à de vrais besoins. Au terme de ces programmes, 94 projets d'infrastructure de grande envergure auront été réalisés.

Bien que des modèles logiques aient été préparés pour le FCIS et le FIF en 2012, il n'y a pas, à l'heure actuelle, suffisamment de surveillance du rendement et de rapports à cet égard à l'échelon des programmes pour appuyer l'évaluation des programmes. Plus précisément, une lacune a été relevée sur le plan de la production de rapports sur les résultats des projets, rapports qui devraient en principe contribuer à l'atteinte des résultats à long terme, soit une économie forte, un environnement sain et des collectivités où il fait bon vivre.

Bien que certaines pratiques de collecte de données soient en place, il sera nécessaire d'instaurer un mécanisme uniforme pour recueillir des données sur le rendement liées aux résultats de projet au moins un an après la fin des projets, et ce, afin que suffisamment de temps se soit écoulé pour que les résultats intermédiaires se concrétisent.

Recommandation no 1 : En vue d'améliorer les pratiques de collecte de données et d'appuyer la production de rapports sur le rendement des programmes, la Direction générale des opérations des programmes devrait mettre en place un mécanisme pour les bénéficiaires afin que ces derniers recueillent et présentent des données sur les résultats après la fin des projets, et ce, pour les projets restants du FCIS ainsi que les programmes futurs et en cours d'INFC.

Partage des coûts et obtention des investissements dans la section des conclusions

Le coût total admissible de chaque projet est estimé au moment de la signature des ententes de contribution par toutes les parties. La contribution d'INFC se situe entre 25 et 75 % du total des coûts admissibles selon la catégorie du projet. Cependant, les coûts de projet finaux (soit les coûts admissibles et inadmissibles) ne sont pas connus avant la fin du projet, et les renseignements sur les coûts inadmissibles ne sont pas toujours fournis à INFC. Comme ces renseignements sont souvent manquants, il n'est pas possible de comparer l'estimation initiale des coûts de projet et les coûts de projet finaux. La collecte d'information sur les coûts de projet finaux permettrait d'obtenir des données plus précises sur l'investissement réel obtenu des partenaires de financement. Qui plus est, cette information pourrait permettre de mieux prévoir et estimer les coûts de projet pour des projet du même type.

Recommandation no 2 : La Direction générale des opérations des programmes devrait obtenir les données sur les coûts de projet finaux une fois que le projet est terminé et que tous les coûts ont été engagés. Cette information pourrait être recueillie et présentée conjointement avec les données sur les résultats après la fin du projet.

Rendement – Efficience et économie17

Coûts administratifs d'INFC dans la section des conclusions

Le FCIS s'est vu affecter 4,4 % de l'enveloppe de financement totale pour les programmes en vue de couvrir les coûts administratifs. Pour le FIF, l'affectation correspondait à 7 % de l'enveloppe de financement des programmes. Cela dit, les affectations administratives pour chaque programme ne représentent pas le coût direct de l'administration de ces programmes, car ces affectations appuyaient le budget de fonctionnement global du Ministère, de même que les coûts d'administration de programmes des PEF.

Autres renseignements pertinents dans la section des conclusions

Les deux programmes ont fait l'objet d'examens officiels et non officiels, et INFC a pris certaines mesures pour améliorer la conception et la mise en œuvre des programmes, et ce, pour les programmes d'infrastructure en cours et les suivants. Certains problèmes potentiels sur le plan de l'efficience (p. ex. choix du moment, retards dans le processus, chevauchement dans les rôles et responsabilités d'lNFC et des PEF) ont été mentionnés dans les renseignements qualitatifs reçus des bénéficiaires. Toutefois, l'information sur l'efficience des programmes n'est ni évaluée ni traitée de manière systématique. Ainsi, l'équipe d'évaluation n'a pas pu trouver suffisamment de données pour évaluer adéquatement l'efficience des programmes.

Recommandation no 3 : Afin d'être en mesure d'évaluer l'efficience de la mise en œuvre des programmes, Infrastructure Canada devrait établir un projet pilote visant à concevoir et à mettre à l'essai des indicateurs d'efficience.

7. Réponse et plan d'action de la direction

Tableau 11 : Recommandations et réponse et plan d'action de la direction
  Recommandation Réponse et plan d'action de la direction Date d'achèvement prévue BPR
1.

En vue d'améliorer les pratiques de collecte de données et d'appuyer la production de rapports sur le rendement des programmes, la Direction générale des opérations des programmes devrait mettre en place un mécanisme pour les bénéficiaires afin que ces derniers recueillent et présentent des données sur les résultats après la fin des projets, et ce, pour les projets restants du FCIS ainsi que les programmes futurs et en cours d'INFC.

La direction est d'accord avec la recommandation.

Le nouveau modèle d'entente de contribution pour le sous-volet Projets nationaux et régionaux du volet Infrastructures provinciales-territoriales (PNR–VIPT) du Nouveau Fonds Chantiers Canada (NFCC); et pour le volet Infrastructures nationales (VIN) du NFCC comprendra une exigence selon laquelle les bénéficiaires devront fournir des renseignements sur les résultats dans les rapports de projet finaux.

En outre, dans le cas des projets du FCIS et de tous les autres projets d'infrastructure de grande envergure en cours où le bénéficiaire n'aura pas soumis de rapport final avant le 30 septembre 2014, INFC demandera aux bénéficiaires de fournir des renseignements sur les résultats des projets. INFC travaillera avec Transports Canada pour s'assurer que les mêmes mesures sont appliquées pour tous les projets de transport gérés par TC.

La conception du nouveau modèle sera terminée d'ici août 2014, et ce modèle sera utilisé pour tous les projets financés au titre du PNR–VIPT et du VIN.

Les bénéficiaires concernés seront avisés de cette demande par écrit d'ici octobre 2014.

SMA, Direction générale des opérations des programmes

2.

La Direction générale des opérations des programmes devrait obtenir les données sur les coûts de projet finaux une fois que les projets sont terminés et que tous les coûts ont été engagés. Cette information pourrait être recueillie et présentée conjointement avec les données sur les résultats après l'achèvement du projet.

La direction est d'accord avec la recommandation.

Le nouveau modèle d'entente de contribution pour les PNR–VIPT et le VIN comprendra une exigence selon laquelle les bénéficiaires devront présenter le total des coûts de projet finaux dans les rapports de projet finaux.

La conception du nouveau modèle sera terminée d'ici août 2014, et ce modèle sera utilisé pour tous les projets financés au titre du PNR–VIPT et du VIN.

SMA, Direction générale des opérations des programmes

3.

En vue de pouvoir évaluer l'efficience de la mise en œuvre des programmes, Infrastructure Canada devrait établir un projet pilote visant à concevoir et à mettre à l'essai des indicateurs d'efficience.

La direction est d'accord avec la recommandation.

Le projet pilote comprendra des données et des renseignements sur le processus opérationnel (activités ministérielles produisant les extrants) et l'information financière s'appliquant aux ressources affectées aux programmes. Ces données serviront à obtenir des renseignements sur les tendances qui permettront d'en savoir plus sur le coût de la mise en œuvre d'un programme par rapport aux efforts déployés et aux ressources affectées; les gestionnaires de programme pourront ainsi trouver des moyens d'accroître l'efficience.

L'élaboration d'un outil de mesure de l'efficience sera terminée d'ici décembre 2014, et cet outil pourra être utilisé pour tous les programmes de financement d'INFC.

SMA, Services ministériels

8. À propos de l'évaluation

Méthode et modèle de l'évaluation

L'évaluation a été menée selon une méthode fondée sur la logique du programme combinée avec de multiples sources de données s'appuyant autant sur des renseignements qualitatifs (issus, par exemple, d'entrevues et de documents) que sur des renseignements quantitatifs (issus, par exemple, des données administratives et financières). L'équipe d'évaluation a consulté le personnel chargé des programmes au sujet de la portée de l'évaluation et pour obtenir des données administratives et financières, ainsi que des documents relatifs aux programmes afin de les examiner et de cerner les principaux informateurs et intervenants à contacter. Le personnel des programmes a examiné le modèle logique, la matrice d'évaluation, les guides d'entrevue, les constatations préliminaires et le rapport d'évaluation et a formulé des commentaires.

L'évaluation a été menée en collaboration avec le personnel des programmes et les intervenants dans les cinq régions où les programmes sont mis en œuvre, c'est-à-dire dans l'Est, au Québec, en Ontario, dans l'Ouest et dans le Nord. Diverses sources de données ont été utilisées dans le cadre de cette évaluation pour corroborer les éléments probants afin d'en arriver à des conclusions valables.

Enjeux et questions d'évaluation

La matrice d'évaluation18 indique les principaux enjeux (la pertinence, l'efficacité, l'efficience et l'économie) et les questions particulières examinées dans le cadre de l'évaluation, de même que les sources de données correspondantes utilisées pour examiner chaque question. L'équipe d'évaluation a élaboré les questions en s'inspirant de la Politique sur l'évaluation du Conseil du Trésor, d'un examen des documents relatifs aux programmes et de discussions au sujet de la planification de l'évaluation qui ont eu lieu avec le personnel clé des programmes. L'évaluation donne suite à l'évaluation formative de 2009 du fait qu'elle est conçue pour être axée sur l'atteinte des résultats.

La présente évaluation visait à répondre à huit questions relativement aux cinq principaux enjeux d'évaluation :

  • Q1. Le FCIS et le FIF sont-ils encore nécessaires?
  • Q2. Les objectifs du FCIS et du FIF étaient-ils en phase avec les priorités du gouvernement fédéral et les résultats stratégiques d'INFC?
  • Q3. Le gouvernement fédéral a-t-il un rôle légitime et nécessaire à jouer dans la mise en œuvre du FCIS et du FIF?
  • Q4. Les processus de conception et d'établissement du FCIS et du FIF convenaient-ils à la production des extrants prévus?
  • Q5. Dans quelle mesure le FCIS et le FIF ont-ils atteint les résultats immédiats prévus?
  • Q6. Dans quelle mesure le FCIS et le FIF ont-ils atteint les résultats intermédiaires?
  • Q7. Dans quelle mesure le FCIS et le FIF ont-ils contribué à l'atteinte de leurs résultats à long terme?
  • Q8. Le FCIS et le FIF se sont-ils avérés efficients et économiques?

Sources et collecte de données

L'équipe d'évaluation a utilisé les quatre sources de données ci-dessous pour recueillir des données qualitatives et quantitatives :

  • Examen de documents et de données administratives : L'équipe a consulté divers types de documents et de données, p. ex. des documents ministériels, des documents portant sur les programmes et les projets, des documents du gouvernement du Canada, des études externes, et des données administratives et financières relatives aux projets.
  • Analyse documentaire (y compris des recherches axées sur les données théoriques) : Une vaste analyse documentaire a été réalisée pour : 1) établir si les investissements en matière d'infrastructures sont encore nécessaires; 2) montrer la manière dont les mécanismes des programmes devraient permettre d'atteindre les objectifs des programmes.
  • Entrevues et groupes de discussion : Des entrevues et des discussions en groupe ont été tenues auprès des principaux intervenants des programmes (12 membres du personnel chargé des programmes; 7 PEF et 33 bénéficiaires) dans le but d'étudier la mise en œuvre des programmes, l'efficience et les progrès réalisés vers les résultats escomptés.
  • Études de cas : Sept petites études ciblées (un projet par catégorie d'investissement du FCIS et du FIF) ont été menées en vue de recueillir des renseignements sur la concrétisation des avantages des projets et sur les types d'indicateurs utilisés pour déterminer la présence de ces avantages.

Limites et stratégies d'atténuation

Lors de la détermination, de la planification et de l'application de la méthodologie, trois limites importantes ont été relevées. Lorsque c'était possible, les contraintes ayant une incidence potentielle sur la validité de l'évaluation ont été cernées et atténuées.

Rendement Measurement — Bien que les stratégies de mesure du rendement (MR) aient été mises à jour en 2012, l'équipe a éprouvé des difficultés lorsqu'elle a tenté d'utiliser les stratégies de MR à l'appui de l'évaluation, principalement parce que des données sur le rendement n'ont pas été recueillies de manière continue et systématique. Les responsables des programmes se fient aux données sur le rendement soumises par les bénéficiaires qui sont recueillies tout au long de l'EC; or, ces EC prennent fin peu après la construction des projets d'infrastructure. L'évaluation a révélé que, dans le cas de certains projets, les progrès réalisés vers l'atteinte des résultats intermédiaires n'ont pas pu être démontrés pendant le projet d'infrastructure ou immédiatement après la fin de celui-ci. Lorsque des résultats de projet étaient disponibles, la quantité et la qualité de ceux ci variaient d'un projet à l'autre. Ainsi, la quantité limitée de données utilisables sur les résultats escomptés a eu une incidence sur la capacité d'évaluer les résultats atteints par les projets du FCIS et du FIF.

Mesures d'atténuation : Pour combler les lacunes en matière de données, tous les documents disponibles ont été passés en revue afin de recueillir des données sur le rendement, y compris les présentations au CT, les EC et les rapports d'étape annuels pour chaque projet. L'utilisation de plusieurs sources de données, dont les entrevues auprès des bénéficiaires, a aidé à pallier les lacunes sur le plan des données.

Gestion des systèmes d'informationLe SPGII n'a pas été pleinement utilisé pour le FCIS et le FIF. Les renseignements sur les projets sont conservés dans différents endroits par une multitude d'intervenants, et le taux de roulement élevé au sein du personnel d'INFC et des organismes bénéficiaires a limité la quantité de données disponibles sur les projets réalisés antérieurement dans le cadre des programmes.

Mesures d'atténuation : Lorsque les renseignements recherchés ne figuraient pas dans le SPGII, l'équipe d'évaluation a eu recours à d'autres sources de données (voir les mesures d'atténuation employées dans la section « Mesure du rendement » ci-dessus).

Biais potentiel dans les entrevues — Deux risques étaient associés aux entrevues à titre de source de données. Le premier risque était que les renseignements sur la réussite des projets et du programme dans son ensemble qui seraient obtenus au moyen des entrevues seraient biaisés en faveur d'une évaluation positive en raison du financement récemment annoncé au titre de futurs programmes d'infrastructure.

Mesures d'atténuation : En vue de réduire ce risque, l'équipe d'évaluation a eu recours à plusieurs sources de données pour appuyer l'information reçue pendant les entrevues.

Le deuxième risque était que certains renseignements obtenus au cours des entrevues porteraient sur différents programmes d'INFC ou différents projets du FCIS ou du FIF, car bon nombre de bénéficiaires ont participé à plus d'un projet ou plus d'un programme financé par INFC.

Mesures d'atténuation : Pour réduire le risque de confusion parmi les projets et les programmes, les notes d'entrevues ont été validées par les personnes interrogées au cas où des clarifications seraient nécessaires.

Évaluation de l'efficience et de l'économie — Il n'a pas été possible de cerner les coûts administratifs afférents à la mise en œuvre du FCIS et du FIF individuellement. Au sein d'INFC, les affectations de financement administratif pour les programmes sont également utilisées pour le budget de fonctionnement du Ministère. Par conséquent, l'équipe d'évaluation disposait d'une capacité limitée d'évaluer l'efficience en comparant les coûts relatifs aux intrants des programmes et les résultats et extrants des programmes.

Mesures d'atténuation : Les affectations administratives pour les programmes sont présentées pour le FCIS et le FIF, mais les sommes en question sont également utilisées pour appuyer les activités globales du Ministère. En outre, l'équipe d'évaluation a étudié une analyse qualitative de l'efficience des programmes, au moyen de l'examen de documents et d'entrevues auprès d'intervenants clés.

Vous pouvez obtenir sur demande un rapport détaillé sur la méthodologie employée. Veuillez communiquer avec la Direction de l'évaluation d'Infrastructure Canada à l'adresse suivante : Evaluations@infc.gc.ca.

Références

D. FORKEN.-B.ROCK et G. WEISBROD. Guidebook for Assessing the Social and Economic Effects of Transportation Projects. National Cooperative Highway Research Program, Rapport 456, rédigé pour le Transportation Research Board et le National Research Council, 2001.

MEHIRIZ K., R. MARCEAU et M. PAUMIER. Évaluation du programme Travaux d'infrastructures Canada-Québec 2000, Université du Québec, 2010.

PRICE WATERHOUSE COOPERS. Evaluation of the Economic Impacts of the Regional Infrastructure Development Fund (RIDF), Regional Development Victoria, Victoria, Australie, 2008.

Abbreviations

Alb.
Alberta
ASFC
Agence des services frontaliers du Canada
C.-B.
Colombie-Britannique
CGE
Comité de gestion de l'entente
É.-U.
États-Unis d'Amérique
EC
Entente de contribution
FCIS
Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique
FCM
Fédération canadienne des municipalités
FIF
Fonds pour l'infrastructure frontalière
Î.-P.-É.
Île-du-Prince-Édouard
INFC
Infrastructure Canada
LEED
Leadership in Energy and Environmental Design
LGFP
Loi sur la gestion des finances publiques
Man.
Manitoba
MR
Mesure du rendement
N.-B.
Nouveau-Brunswick
N.-É.
Nouvelle-Écosse
Nt
Nunavut
Ont.
Ontario
PE
Protocole d'entente
PEF
Partenaire d'exécution fédéral
PIC
Programme infrastructure Canada
PNR–VIPT
Sous-volet Projets nationaux et régionaux du volet Infrastructures provinciales-territoriales
Qc
Québec
RMR
Rapport ministériel sur le rendement
RPP
Rapport sur les plans et les priorités
Sask.
Saskatchewan
SGIP
Système de gestion de l'information sur les programmes
SM
Sous-ministre
SMA
Sous-ministre adjoint
SPGII
Système partagé de gestion de l'information sur les infrastructures
T.-N.-L.
Terre-Neuve-et-Labrador
TC
Transports Canada
VIN
Volet Infrastructures nationales
Yn
Yukon

Annexe A : Projets réalisés en date du 26 novembre 2013

P/T Bénéficiaire Titre du projet
FCIS – Projets de télécommunications de pointe et d'infrastructures à large bande
N.-B. La province du Nouveau-Brunswick Projet d'accès à large bande pour le Nouveau-Brunswick
T.-N.-L. La province de Terre-Neuve-et-Labrador Terre-Neuve-et-Labrador : Accès à large bande dans les écoles et les collectivités rurales et éloignées
Qc Le gouvernement du Québec Infrastructure à large bande pour Gaspé—Îles-de-la-Madeleine
FCIS – Infrastructures routières ou ferroviaires
Alb. La province de l'Alberta Voie de contournement – Edmonton
Alb. La province de l'Alberta Voie de contournement – Calgary
C.-B. La province de la Colombie-Britannique Canyon de Kicking Horse – Projet d'amélioration de l'autoroute – Phase 2
Man. Ville de Winnipeg Passage inférieur de Kenaston – Winnipeg
N.-B. La province du Nouveau-Brunswick Élargissement de la route Transcanadienne (route 2)
N.-B. La province du Nouveau-Brunswick Woodstock – Houlton Highway 95
T.-N.-L. La province de Terre-Neuve-et-Labrador La route Transcanadienne (route 1) à Terre-Neuve
N.-É. La province de la Nouvelle-Écosse Élargissement de portions des routes 101 et 104
Î.-P.-É. La province de l'Île-du-Prince-Édouard Amélioration de la route Transcanadienne (route 2)
Qc Le gouvernement du Québec Autoroute 30 – Phase I
Sask. La province de la Saskatchewan Améliorations à la route Transcanadienne (1 et 16)
Yn Le gouvernement du Yukon Amélioration de la route de l'Alaska
FCIS – Infrastructure de transport local
N.-B. La province du Nouveau-Brunswick Voie de contournement dans la région du Grand Moncton
T.-N.-L. La province de Terre-Neuve-et-Labrador Voie de contournement de Torbay
Ont. La municipalité régionale de York Amélioration du réseau de transport dans la région de York
FCIS – Infrastructure dans le Nord
Nt Le gouvernement du Nunavut Infrastructure pour les logements au Nunavut
Yn Le gouvernement du Yukon Aéroport de Whitehorse
FCIS – Infrastructure de tourisme ou de développement urbain
C.-B. Projet d'agrandissement du Centre des congrès et d'exposition de Vancouver Agrandissement du Centre des congrès et d'exposition de Vancouver
Ont. Canadian Opera House Corporation La Compagnie d'opéra canadienne
Ont. Ville de Toronto Stade de soccer de Toronto
Ont. Centre Evergreen Brick Works Centre Evergreen Brick Works
Ont. Ville de Niagara Falls Projet du Niagara Convention and Civic Centre
Ont. Festival international du film de Toronto Centre du Festival du Groupe du Festival International du film de Toronto
Î.-P.-É. Charlottetown Harbour Authority, Inc. Réaménagement du secteur riverain du port de Charlottetown
Î.-P.-É. Ville de Summerside Centre du mieux-être de Summerside
Sask. Ville de Regina Revitalisation urbaine à Regina : Projet d'installation multifonctionnelle – Exhibition Park
Sask. La province de la Saskatchewan Revitalisation urbaine à Regina : Lac Wascana
Sask. La province de la Saskatchewan/Ville de Saskatoon Réaménagement du sud du centre-ville de Saskatoon
FCIS – Infrastructure de traitement de l'eau et des eaux usées
N.-É. Municipalité régionale de Halifax Projet Halifax Harbour Solutions
Ont. Ville de Kingston Modernisation de l'usine de traitement des eaux usées de Kingston
Î.-P.-É. La province de l'Île-du-Prince-Édouard Stratégie de gestion des boues d'égout de Charlottetown
Î.-P.-É. La province de l'Île-du-Prince-Édouard / Ville de Charlottetown Modernisation des installations de traitement des eaux usées de Charlottetown
Î.-P.-É. La province de l'Île-du-Prince-Édouard / Ville de Summerside Modernisation des installations de traitement des eaux usées de Summerside
Î.-P.-É. Ville de Stratford Modernisation des installations de traitement de l'eau et des eaux usées de Stratford
Sask. Lac La Ronge Regional Water Corporation Réseaux régionaux d'alimentation en eau en milieu rural (La Ronge)
FIF – Projets d'infrastructure matérielle
C.-B. Ville de Vancouver Colombie-Britannique : Amélioration de la rue Knight
N.-B. La province du Nouveau-Brunswick Accès autoroutier et poste frontalier de St-Stephen—Calais (route 1)
Ont. Chemin de fer Canadien Pacifique VACIS – Windsor
Ont. La Buffalo and Fort Erie Public Bridge Authority Bretelles du pont Peace à Fort Erie
Qc Le gouvernement du Québec Québec : Autoroute 55
Sask. La province de la Saskatchewan Saskatchewan : passage frontalier North Portal et approches des autoroutes
  • Total – Projets du FCIS : 38
  • Total – Projets du FIF : 6

Annexe B : Results Résultats rapportés par les bénéficiaires du FCIS et du FIF, par catégorie d'investissement

Infrastructure financée par catégorie d'investissement Résultats rapportés
FCIS (Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique)

Infrastructures routières et ferroviaires (23 projets)

  • 22 projets routiers de grande envergure, 1 projet ferroviaire et 1 étude de faisabilité pour un grand projet routier.
  • Les projets comprenaient des travaux de voirie, des boulevards périphériques et des projets d'élargissement de routes.
  • Amélioration de la sécurité (respect des normes de sécurité).
  • Amélioration de la capacité de traiter un volume de circulation élevé.
  • Avantages économiques (réduction du temps de déplacement, etc.).

Transport local (12 projets)

  • Construction d'installations favorisant le transport en commun rapide par train ou par autobus et de voies de contournement, ainsi qu'un projet qui combinait des éléments de services par métro, par tramway et par autobus.
  • 3projets ont également couvert les coûts de l'achat de véhicules.
  • La moitié des projets prévoyaient la construction de nouveaux systèmes de transport, alors que l'autre moitié visaient à moderniser ou à agrandir des systèmes existants.
  • Augmentation du nombre d'usagers et du nombre de déplacements faits par transport en commun.
  • Réduction du temps de déplacement.
  • Amélioration des services et de la sécurité.

Des avantages économiques ont également été signalés, comme des projets de développement commercial et résidentiel.

Télécommunications de pointe et large bande (10 projets)

  • Financement d'infrastructures à large bande au moyen de technologies comme la DSL, la fibre optique et les systèmes par satellite.
  • Augmentation du nombre de collectivités, d'écoles et de clients ayant accès à l'Internet haute vitesse.
  • Amélioration de la qualité du service (bande passante et autres améliorations sur le plan technique).

Tourisme et développement urbain (14 projets)

  • Sites touristiques et aires urbaines visant à favoriser le développement économique.
  • Financement pour de nouveaux immeubles, l'élargissement d'installations, un système de transport des visiteurs et des projets à l'extérieur (secteurs riverains, parcs et modernisation du système municipal).
  • Accroissement de l'emploi.
  • Hausse du nombre d'événements et de programmes organisés.
  • Augmentation de l'espace consacré aux activités récréatives et culturelles.
  • Augmentation des recettes découlant des frais d'admission et d'utilisation.

Plusieurs projets comportaient aussi des éléments liés à l'environnement et des aspects comme la restauration d'habitats, l'obtention de la certification LEED ou l'utilisation d'autres techniques d'écologisation des immeubles en vue de renforcer la durabilité de l'environnement.

Eau et eaux usées (21 projets)

  • 12 projets de traitement des eaux usées
  • 5 projets liés à l'eau potable
  • 3 projets axés à la fois sur l'eau potable et sur le traitement des eaux usées
  • 1 projet de contrôle des eaux de crue

Eaux usées

  • Increased capacity to treat wastewater.
  • Improved wastewater quality (reduced level of suspended solids, reduction in bacteria in affected water, etc.).
  • Improved service reliability and energy efficiency.
  • Improved environment for recreation.

Eau potable

  • Hausse du nombre de personnes ayant accès à de l'eau potable saine.
  • Augmentation du volume d'eau potable répondant aux normes de qualité provinciales et fédérales.

Nord (3 projets)

  • 1 projet de logement social
  • 1 projet d'amélioration d'un aéroport
  • 1 projet de secteur riverain communautaire

Projet de logement social

  • Hausse du nombre de logements disponibles.
  • Diminution du nombre excessif de personnes dans les logements.

Projet d'amélioration d'un aéroport

  • Augmentation de la capacité de l'établissement à soutenir les activités liées aux déplacements et à la sécurité.
FIF (Fonds pour l'infrastructure frontalière)

Infrastructures matérielles (11 projets)

  • Construction et élargissement de routes et de voies d'accès aux postes frontaliers; une passerelle à piétons; de nouvelles installations de traitement; un nouveau pont international; ainsi que la mise en place de systèmes de transport intelligents et de technologies de sécurité de pointe.
  • Une circulation plus efficace des marchandises à la frontière.
  • Hausse de la capacité de traitement commercial.
  • Réduction des files de véhicules.
  • Amélioration de la surveillance à des fins de sécurité.
  • Réduction des temps d'attente.
  • Amélioration de la sécurité des conducteurs et des piétons près des postes frontaliers.

Notes

[1] Selon le volume de marchandises acheminées par camion.

[2] INFC. Volet Grandes infrastructures du Fonds Chantiers Canada.

[3] INFC. Le Nouveau Plan Chantiers Canada : 53 milliards de dollars, dont plus de 47 milliards de dollars de nouveau financement, au cours des dix prochaines années.

[4] Mirza S. Attention : Danger – L'effondrement imminent de l'infrastructure municipale du Canada, Ottawa, FCM, 2007.

[5] Fédération canadienne des municipalités. Attention : Danger – L'effondrement imminent de l'infrastructure municipale du Canada, 2007.

[6] INFC. Bâtir pour la prospérité : les infrastructures publiques au Canada, 2012-2013

[7] Gouvernement du Canada. Budget fédéral du Canada de 2001.

[8] Anciens Combattants Canada. Évaluation de la nouvelle charte des Anciens Combattants – Phase I, 2009.

[9] INFC. Modalités de programme révisées du Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique, mars 2012.

[10] Mirza S. Attention : Danger – L'effondrement imminent de l'infrastructure municipale du Canada, Ottawa, FCM, 2007.

[11] Infrastructure Canada. Bâtir pour la prospérité : les infrastructures publiques au Canada, 2012-2013, Association des ingénieurs-conseils du Canada.

[12] Direction de l'évaluation. Évaluation formative du Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique et du Fonds pour l'infrastructure frontalière, Infrastructure Canada, 2009.

[13] Des données sur le trafic commercial et la circulation de voyageurs à la frontière ont été fournies par l'ASFC en août 2013.

[14] Forkenbrock et Weisbrod, 2001; Mehiriz, Marceau et Paumier, 2010; Price Waterhouse Coopers, 2008.

[15] Forkenbrock et Weisbrod, 2001; Helm, 2009; Mehiriz, Marceau et Paumier, 2010; Price Waterhouse Coopers, 2008.

[16] Le gouvernement australien a produit plusieurs évaluations où des cadres ont été utilisés pour examiner les avantages des investissements en matière d'infrastructure sur le plan social; ces évaluations visaient à dresser un portrait plus complet de l'incidence des programmes qui n'était pas axé uniquement sur le rendement financier du capital.

[17] L'évaluation n'a pas permis d'établir une conclusion sur l'efficience et l'économie des programmes. Voir la section 5 et la partie « Limites et stratégies d'atténuation » de la section 8.

[18] Évaluation conjointe du Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique et du Fonds pour l'infrastructure frontalière FCIS/FIF – Rapport de méthodologie, 2013.

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