Instantané de données sur l'itinérance : L'itinérance vécue par les nouveaux arrivants au Canada

Sur cette page

Introduction

Cette analyse décrit les tendances de l'utilisation des refuges d'urgence par les immigrants, les réfugiés, les demandeurs d'asile et les titulaires d'un visa au Canada en situation d'itinérance. L'étude examine également les différences entre les nouveaux arrivants et la population canadienne en général en ce qui concerne les expériences d'itinérance, en observant les tendances nationales portant sur les personnes en situation d'itinérance à l'intérieur et à l'extérieur des refuges ainsi que sur les renseignements démographiques.

Contexte

L'immigration a constitué 82 % de la croissance de la population canadienne entre 2018 et 2019.Note de bas de page 1

Résidents permanents

En 2019, le Canada a admis environ 341 180 nouveaux résidents permanents (une augmentation de 19 % par rapport à 2017).Note de bas de page 2 Note de bas de page 3 Cela représentait une augmentation du nombre d'immigrants, de réfugiés, et de personnes protégées admis chaque année au cours de la période 2017-2019.

Résidents non permanents

De même, 64„035 nouveaux demandeurs d'asile ont été traités par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) et l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) en 2019 (soit une augmentation de 27 % par rapport à 2017).Note de bas de page 4 Note de bas de page 5 À la fin de 2019, 43 004 demandes d'asile ont été finalisées et 87 343 demandes étaient toujours en attente. Note de bas de page 6 Note de bas de page 7 Sur la période 2017-2019, le nombre de résidents temporaires admis annuellement par le biais de permis de travail et d'études a également augmenté considérablement.Note de bas de page 8 Dans l'ensemble, le nombre de résidents non permanents (titulaires d'un visa et demandeurs d'asile) vivant activement au Canada a augmenté de 171 536 entre 2018 et 2019.Note de bas de page 9 Pour un glossaire, veuillez vous reporter à l'annexe A.

Aux fins de la présente étude, les nouveaux arrivants au Canada sont définis comme des résidents qui n'ont pas obtenu la citoyenneté canadienne. Les non-citoyens représentent environ 7 % de la population canadienne, dont environ 3,1 % d'immigrants, 2,5 % de réfugiés, 1,4 % de titulaires d'un permis de travail ou d'études et 0,1 % de demandeurs d'asile.Note de bas de page 10 Note de bas de page 11 Note de bas de page 12 Note de bas de page 13

Données

Ce rapport contient des données provenant des deux sources suivantes :

  • Données administratives des refuges d'urgence utilisant le Système d'information sur les personnes et les familles sans abri (SISA), ainsi que des systèmes similaires, de 2017 à 2019 : Cet ensemble de données comprend environ 200 à 250 refuges d'urgence par an, ce qui représente environ la moitié de tous les refuges d'urgence au cours de la période visée et environ 70 % du nombre total de lits de refuge d'urgence du pays. Il contient des renseignements sur les utilisateurs des refuges, notamment des données démographiques et leur statut de citoyenneté. Les méthodes de l'étude tiennent compte des personnes qui utilisent plus d'un refuge. Les refuges pour victimes de violences familiales, les refuges propres aux immigrants et aux réfugiés, les refuges ouverts de manière temporaire et les logements de transition ne sont pas inclus dans cette section de l'analyse.
  • Dénombrements ponctuels coordonnés par la Direction des politiques en matière d'itinérance en 2018 : Cet ensemble de données contient des renseignements clés sur la taille de la population en situation d'itinérance dans les collectivités participantes, ainsi que des données d'un sondage qui renseignent sur les caractéristiques démographiques et l'expérience de l'itinérance. Le sondage comprend une question sur le statut de citoyenneté du répondant au moment de son arrivée au Canada.

Les nouveaux arrivants parmi les personnes en situation d'itinérance et dans la population canadienne

Les nouveaux arrivants au Canada constituaient environ 7 % de la population des utilisateurs de refuges d'urgence en 2017, ce qui signifie que les nouveaux arrivants sont représentés de manière proportionnelle parmi la population des utilisateurs de refuges d'urgence. Notamment, les demandeurs d'asile sont surreprésentés, constituant 0,4 % de la population canadienne en 2019, contre 3,1 % de la population utilisant les refuges la même année.Note de bas de page 14 Note de bas de page 15 Note de bas de page 16 Note de bas de page 17

L'utilisation des refuges parmi les nouveaux arrivants au Canada est probablement sous-estimée de façon disproportionnée, en raison d'un certain nombre de facteurs :

  • Les politiques d'accès sans crainte dans les villes refuges entraînent la non-déclaration ou l'absence de données sur la citoyenneté pour un certain nombre de grands refuges dans les zones urbaines, afin de protéger les renseignements personnels des nouveaux arrivants. Toronto, Hamilton, London et Montréal sont désignées comme villes refuges au Canada.Note de bas de page 18 Vancouver, Ajax et Edmonton ont également mis en place des politiques locales de sanctuaire.Note de bas de page 19
  • Les fournisseurs de services destinés aux immigrants et aux réfugiés sont exclus de l'analyse nationale des refuges, car ces services ne sont pas inclus dans le système de données pour le secteur des services aux personnes en situation d'itinérance, ce qui entraîne un manque d'information concernant le portrait global des refuges propres aux nouveaux arrivants.

Analyse de l'utilisation des refuges par les nouveaux arrivants

Utilisation des refuges parmi les nouveaux arrivants au Canada

En 2017, 9 021 utilisateurs de refuges d'urgence ont déclaré être de nouveaux arrivants au Canada, sur une population totale d'utilisateurs de refuges d'urgence de 129 017 personnes. En 2019, ce chiffre est passé à 10 077 nouveaux arrivants sur 118 759 personnes au total. Alors que l'utilisation globale estimée des refuges d'urgence a diminué de 8 % entre 2017 et 2019, l'utilisation estimée des refuges d'urgence chez les nouveaux arrivants a augmenté de 11,7 %. La proportion estimée d'utilisateurs de refuges qui sont de nouveaux arrivants au Canada est passée de 7 % à 8,5 %.

Figure 1. Nouveaux arrivants parmi les utilisateurs de refuges d'urgence, 2017-2019

  • Figure 1 - version textuelle

    Nombre d'utilisateurs de refuges selon le statut de nouvel arrivant (pourcentage de tous les utilisateurs de refuges)

    2017

    2018

    2019

    nombre

    pourcentage

    nombre

    pourcentage

    nombre

    pourcentage

    Immigrants

    4 593

    3,56 %

    4 077

    3,32 %

    4 457

    3,75 %

    Réfugiés

    999

    0,77 %

    1 152

    0,94 %

    1 177

    0,99 %

    Demandeurs d'asile

    2 962

    2,30 %

    3 973

    3,23 %

    3 726

    3,14 %

    Titulaires d'un visa

    467

    0,36 %

    521

    0,42 %

    717

    0,60 %

    Total des nouveaux arrivants

    9 021

    7,0 %

    9 723

    7,9 %

    10 077

    8,5 %

Données démographiques sur les nouveaux arrivants dans les refuges d'urgence

Les utilisateurs des refuges qui sont des nouveaux arrivants ont tendance à être plus jeunes que les utilisateurs des refuges qui ne le sont pas : 30,3 % des nouveaux arrivants utilisant les refuges étaient des enfants ou des jeunes, comparativement à 20 % des citoyens canadiens dans les refuges. Bien que les nouveaux arrivants représentent environ 7 % de la population des refuges, ils constituaient environ un quart des enfants accompagnés. À l'inverse, 14,8 % des nouveaux arrivants utilisant les refuges étaient âgés de 50 ans et plus, contre 25,2 % pour le reste de la population. Les nouveaux arrivants et le reste de la population âgés de 25 à 49 ans étaient présents dans des proportions similaires.

 

Figure 2. Groupe d'âge des utilisateurs de refuges d'urgence selon le statut de nouvel arrivant, 2017-2019 (données agrégées)

  • Figure 2 - version textuelle

    Répartition par groupe d'âge des utilisateurs de refuges selon le statut de nouvel arrivant

    0 à 16 ans accompagnés (enfants à charge)

    13 à 24 ans non accompagnés (jeunes)

    25 à 49 ans (adultes)

    50 à 64 ans (adultes plus âgés)

    Plus de 65 ans (personnes âgées)

    Citoyens canadiens

    7 %

    25,9 %

    52,8 %

    12 %

    2,5 %

    Immigrants

    26,7 %

    11,3 %

    54,2 %

    7,1 %

    0,7 %

    Réfugiés

    9,8 %

    16,9 %

    59,9 %

    11,2 %

    2,2 %

    Demandeurs d'asile

    7,2 %

    17,5 %

    54,4 %

    16,9 %

    3,9 %

    Titulaires d'un visa

    3,8 %

    16,1 %

    54,9 %

    21,5 %

    3,6 %

Comparativement aux citoyens canadiens, les femmes étaient plus nombreuses parmi les nouveaux arrivants utilisant les refuges (38,7 % des nouveaux arrivants ont indiqué être des femmes, contre 28,9 % des citoyens canadiens).

Près de la moitié (45,9 %) des nouveaux arrivants ont eu accès au système des refuges en tant que familles, contre seulement 13,4 % des citoyens canadiens. Ce taux était le plus élevé chez les demandeurs d'asile, dont 71,6 % ont eu accès au système des refuges en tant que familles.

Quel que soit le sexe, les nouveaux arrivants étaient plus susceptibles que les citoyens canadiens de se présenter dans les refuges en tant que familles. 66,3 % des nouvelles arrivantes sont arrivées dans un refuge en familles, contre 28,6 % des citoyennes. En outre, environ un tiers des nouveaux arrivants sont arrivés dans un refuge, contre environ 7 % des citoyens.Note de bas de page 20

Géographie de l'utilisation des refuges

Les refuges d'urgence situés dans des villes disposant de données de citoyenneté valides pour au moins 75 % des séjours en refuge pour une année donnée ont été analysés afin de montrer la répartition de l'utilisation des refuges dans les régions urbaines et rurales à l'échelle nationale.Note de bas de page 21 

Sur la période 2017-2019, les nouveaux arrivants étaient moins susceptibles de se présenter dans les refuges ruraux que les citoyens : 85,4 % de l'utilisation des refuges par les nouveaux arrivants s'est faite en milieu urbain (contre 69,6 % de l'utilisation des refuges par le reste de la population). Entre 84 et 89 % de l'utilisation des refuges par les immigrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile s'est faite en milieu urbain. Notamment, l'itinérance rurale constituait 34 % de l'utilisation des refuges parmi les titulaires d'un visa.

Entre 2017 et 2019, les estimations de l'utilisation des refuges en milieu rural ont considérablement diminué (-28,2 %) et celles de l'utilisation des refuges en milieu urbain sont restées relativement stables (+1,1 %). Les estimations de l'utilisation des refuges par les nouveaux arrivants dans les zones rurales et urbaines ont augmenté de 18 % et de 7,8 %, respectivement. Cela signifie que la proportion d'utilisateurs de refuges qui sont de nouveaux arrivants au Canada a augmenté au cours de la période 2017-2019, tant dans les régions rurales que les régions urbaines.

Figure 3. Proportion de l'utilisation des refuges en milieux ruraux et urbains selon le statut de nouvel arrivant, 2017-2019 (données agrégées)*

  • Figure 3 - version textuelle

    Utilisation des refuges selon la zone géographique et le statut de nouvel arrivant

    Milieu rural

    Milieu urbain

    Citoyenneté canadienne

    30,4 %

    69,6 %

    Immigrants

    15,8 %

    84,2 %

    Réfugiés

    15,8 %

    84,2 %

    Demandeurs d'asile

    10,6 %

    89,4 %

    Titulaires d'un visa

    34 %

    66 %

    *Exclut les refuges pour jeunes propres à chaque sexe et les refuges propres aux femmes avec enfants, en raison d'unités d'échantillonnage insuffisantes.

Caractéristiques du séjour en refuge selon le statut familial et le statut de citoyenneté

Les nouveaux arrivants ont tendance à faire des séjours en refuge beaucoup plus longs que les citoyens : les citoyens passent en moyenne environ 15 nuits par séjour, tandis que les immigrants passent en moyenne environ 31 nuits par séjour, les réfugiés en moyenne environ 40 nuits par séjour, les demandeurs d'asile en moyenne environ 66 nuits par séjour, et les titulaires d'un visa en moyenne environ 28 nuits par séjour.

Sur la période 2017-2019, la durée moyenne du séjour en refuge a diminué, puis augmenté pour les immigrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile. Pour les citoyens et les titulaires d'un visa, la durée moyenne des séjours en refuge et le nombre total de nuitées annuelles en refuge ont augmenté chaque année au cours de la même période.

Les familles tendent à avoir des durées de séjour plus longues, quels que soient leurs statuts de nouveaux arrivants. Le séjour moyen en refuge des personnes en familles qui ne sont pas des nouveaux arrivants est environ 2,6 fois plus long que celui des personnes seules. Le séjour moyen des personnes en familles (par rapport aux personnes seules) est environ 2,5 fois plus long pour les immigrants, environ 1,6 fois plus long pour les réfugiés, 2 fois plus long pour les demandeurs d'asile et 2,9 fois plus long pour les titulaires d'un visa*.

Figure 4. Durée moyenne de séjour selon le statut familial et le statut de citoyenneté, 2017-2019 (données agrégées)**

  • Figure 4 - version textuelle

    Durée moyenne de séjour (en nuits) selon le statut familial et le statut de citoyenneté, 2017-2019 (données agrégées).

    Familles

    Personnes seules

    Citoyenneté canadienne

    33,7

    13,2

    Immigrants

    57,1

    22,5

    Réfugiés

    53,2

    33,3

    Demandeurs d'asile

    79,2

    39,2

    Titulaires d'un visa

    62,2

    21,3

    **Exclut les refuges pour jeunes propres à chaque sexe en raison de l'insuffisance des unités d'échantillonnage.

Toutefois, les citoyens canadiens sont plus susceptibles de retourner en refuge que les nouveaux arrivants : environ 70,2 % des citoyens affichent des séjours multiples sur la période 2017-2019, contre 58,2 % des immigrants, 47,8 % des réfugiés, 27,4 % des demandeurs d'asile et 43,1 % des titulaires de visa. Les personnes seules sont associées à un nombre plus élevé de séjours en refuge par an que les familles, quel que soit leur statut de nouveaux arrivants, bien que ce phénomène soit plus prononcé chez les citoyens canadiens.

Dans l'ensemble, cela indique que les nouveaux arrivants, et en particulier ceux qui sont en famille, ont tendance à rester plus longtemps dans les refuges, mais sont moins susceptibles d'y retourner.

Dénombrements ponctuels : Analyse de l'itinérance parmi les personnes arrivées au Canada en tant que nouveaux arrivants

Alors que l'analyse des données des refuges fournit une analyse longitudinale des personnes qui ont eu accès au système des refuges, les sondages réalisés aux fins du dénombrement ponctuel fournissent un instantané d'une nuit des personnes en situation d'itinérance à l'intérieur et à l'extérieur du système des refuges. Une autre différence importante est que, tandis que les données des refuges indiquent le statut de citoyenneté actuel des utilisateurs des refuges, le sondage réalisé aux fins du dénombrement ponctuel permet d'interroger les personnes sur leur statut à leur arrivée au Canada.

Dans l'ensemble, 14,3 % des répondants ont indiqué être venus au Canada en tant qu'immigrant (7,9 %), réfugié (2,5 %) ou demandeur d'asile (3,9 %). La majorité (55,6 %) est venue au Canada il y a cinq ans ou plus, bien qu'un quart (25,6 %) soit venu au cours des six derniers mois.

Lieu de séjour des personnes arrivées au Canada en tant que nouveaux arrivants

Bien que les nouveaux arrivants constituent une minorité de tous les répondants au sondage réalisé aux fins du dénombrement ponctuel, leur représentation varie selon les endroits. Les nouveaux arrivants étaient le plus représentés dans les établissements de type « Motel/Hôtel ». Il s'agissait d'endroits où les personnes recevaient généralement une chambre d'hôtel ou de motel au lieu d'une place dans un refuge traditionnel pour les personnes en situation d'itinérance. Notamment, dans ces endroits, plus de la moitié (56 %) des répondants nouveaux arrivants ont indiqué qu'ils étaient demandeurs d'asile.

Figure 5. Répondants nouveaux arrivants selon le lieu de séjour

  • Figure 5 - version textuelle

    Répondants nouveaux arrivants selon le lieu de séjour 

    Sans abri

    Avec abri

    Transitoire

    Motel/hôtel

    Itinérance cachée

    Personnes ayant un statut autre que nouvel arrivant

    95 %

    81,1 %

    86,8 %

    50,7 %

    96 %

    Nouveaux arrivants

    5 %

    18,9 %

    13,2 %

    49,3 %

    4 %

Données démographiques sur les personnes en situation d'itinérance arrivées au Canada en tant que nouveaux arrivants

Les adultes (âgés de 25 à 49 ans) constituent la majorité des répondants, tant chez les nouveaux arrivants que chez les personnes ayant un autre statut, bien que la représentation des adultes soit particulièrement évidente chez les réfugiés et les demandeurs d'asile.

Figure 6. Répartition par âge des catégories de nouveaux arrivants

  • Figure 6 - version textuelle

     Répartition par âge des catégories de nouveaux arrivants

    Jeunes (13 à 24 ans)

    Adultes (25 à 49 ans)

    Adultes plus âgés (50 à 64 ans)

    Personnes âgées (plus de 65 ans)

    Personnes ayant un statut autre que nouvel arrivant

    15,8 %

    57 %

    24,3 %

    2,9 %

    Immigrants

    13,4 %

    55,5 %

    24,4 %

    6,7 %

    Réfugiés

    11,4 %

    68,6 %

    17 %

    2,9 %

    Demandeurs d'asile

    8,6 %

    77,5 %

    13,7 %

    0,2 %

Bien que les hommes représentent généralement 60 à 65 % des répondants au sondage réalisé aux fins du dénombrement ponctuel, les catégories de nouveaux arrivants avaient une plus grande représentation de femmes. Notamment, les demandeurs d'asile comptaient la plus forte proportion de répondants de sexe féminin (59,1 %). Les répondants de diverses identités de genre représentaient 2,3 % de l'ensemble des répondants et les taux étaient similaires chez les répondants nouveaux arrivants et ceux du reste de la population.

Figure 7. Répartition des sexes dans les catégories de nouveaux arrivants

  • Figure 7 - version textuelle

    Répartition des sexes dans les catégories de nouveaux arrivants

    Femmes

    Hommes

    Autre identité de genre

    Personnes ayant un statut autre que nouvel arrivant

    33,2 %

    64,4 %

    2,4 %

    Immigrants

    39,6 %

    58,6 %

    1,8 %

    Réfugiés

    48,1 %

    49,7 %

    2,2 %

    Demandeurs d'asile

    59,1 %

    39,1 %

    1,7 %

Les célibataires constituent la majorité des répondants, soit 87 % de l'ensemble des personnes interrogées. Cependant, une plus grande proportion de nouveaux arrivants a été observée dans les types de famille comprenant des enfants. Ils représentent 47 % des répondants dans les ménages monoparentaux et 69 % de ceux dans les ménages biparentaux.

Figure 8. Catégorie de nouveaux arrivants selon le type de famille

  • Figure 8 - version textuelle

    Catégorie de nouveaux arrivants selon le type de famille

    Personnes ayant un statut autre que nouvel arrivant

    Immigrants

    Réfugiés

    Demandeurs d'asile

    Célibataires

    89 %

    6,9 %

    1,9 %

    2,2 %

    Couples (sans enfants)

    90,4 %

    5,5 %

    1,4 %

    2,7 %

    Couples (avec enfants)

    30,6 %

    2,8 %

    19,4 %

    47,2 %

    Parents uniques

    53 %

    16,5 %

    9,3 %

    21,2 %

Sources de revenus perçus par les nouveaux arrivants en situation d'itinérance

Au total, 14 972 personnes ont répondu à l'enquête sur le type de revenu reçu. Les participants ont été invités à sélectionner tous les types de revenus qui s'appliquent. Le tableau suivant montre la proportion de participants pour chaque catégorie de nouveaux arrivants ayant indiqué qu'ils recevaient un certain revenu.

Les « prestations fiscales pour enfants et familles » étaient le type de revenu pour lequel la proportion de nouveaux arrivants bénéficiaires était la plus élevée, tandis que les réfugiés et les demandeurs d'asile étaient un peu moins susceptibles de recevoir tous les types de revenu par rapport au reste de la population et aux immigrants.

Tableau 1 : Proportion de chaque groupe de nouveaux arrivants pour chaque type de revenu

 

Personnes ayant un statut autre que nouvel arrivant

Immigrants

Réfugiés

Demandeurs d'asile

Emploi

9,7 %

12,2 %

5,5 %

3,7 %

Emploi informel ou autonome (p. ex., retour de bouteilles consignées, mendicité)

7,5 %

3,4 %

2,2 %

0,7 %

Assurance-emploi

2,7 %

3,4 %

1,1 %

0,9 %

Aide/assistance sociale

44,9 %

33,4 %

30,8 %

29,2 %

Prestation d'invalidité

21,2 %

12,1 %

3,9 %

1,3 %

Prestations aux aînés (p. ex. RPC, SV, SRG)

5,7 %

7,2 %

1,9 %

0,2 %

Prestations fiscales pour familles et enfants

3,4 %

8,8 %

6,9 %

6,6 %

Dons d'argent par la famille ou les amis

4,2 %

3,1 %

2,5 %

1,3 %

Remboursement de la TPS

8,1 %

8,3 %

6,3 %

2,3 %

Taille de l'échantillon

12 793

1 152

364

562

Raisons de la perte du logement des nouveaux arrivants en situation d'itinérance

Les répondants au sondage devaient indiquer la raison ayant mené à la perte de leur plus récent logement. Ils pouvaient fournir plusieurs réponses. Parmi les répondants qui étaient venus au Canada en tant que nouveaux arrivants, « Incapable de payer le loyer ou l'hypothèque » était la raison la plus souvent citée pour la perte du logement.

La réponse « Dépendance ou consommation de substance » était la raison unique la plus souvent citée pour la perte de leur logement par les personnes ayant un statut autre que nouvel arrivant, mais elle était moins souvent citée par les nouveaux arrivants.

Certaines différences ont été observées entre les catégories de nouveaux arrivants. Par exemple, les facteurs liés aux expériences de conflits interpersonnels ou d'abus étaient généralement plus fréquents parmi les personnes arrivées au Canada en tant qu'immigrants que parmi celles venues en tant que réfugiés ou demandeurs d'asile.

Tableau 2 : Proportion de chaque groupe de nouveaux arrivants ayant indiqué chaque raison de la perte du logement

 

Personnes ayant un statut autre que nouvel arrivant

Immigrants

Réfugiés

Demandeurs d'asile

Maladie ou problème médical

11,2 %

9,6 %

7,2 %

6,3 %

Dépendance ou consommation de substance

27,5 %

11,5 %

7,7 %

3,4 %

Perte d'emploi

13,9 %

13,7 %

15,3 %

6,3 %

Incapable de payer le loyer ou le prêt hypothécaire

18,6 %

19,5 %

24,8 %

23,1 %

A subi de mauvais traitements par : Conjoint

8 %

17,3 %

11,7 %

7,7 %

A subi de mauvais traitements par : Parent/tuteur

4,7 %

7,9 %

4,5 %

2,4 %

Conflit avec : Conjoint

14,4 %

18,3 %

10,8 %

6,3 %

Conflit avec : Parent/tuteur

10,1 %

11,6 %

4,1 %

3,9 %

Incarcération (prison)

9,7 %

4,7 %

4,9 %

1 %

Hospitalisation ou en programme de traitement

4,4 %

2,5 %

1,4 %

1 %

Conditions de logement dangereuses

10,5 %

8,3 %

10,4 %

8,7 %

Taille de l'échantillon

10 865

956

222

208

Première expérience de l'itinérance et années au Canada

On a demandé aux répondants à quel âge ils avaient connu leur première expérience d'itinérance. Plus de la moitié des personnes ayant un statut autre que nouvel arrivant ont connu leur première expérience d'itinérance en tant qu'enfant ou jeune de moins de 25 ans (54 % des répondants). Seuls 5,7 % des personnes qui ont connu leur première expérience d'itinérance à l'adolescence étaient des nouveaux arrivants.

Il est important de noter que dans le cadre du sondage, on n'a pas recueilli les réponses des enfants accompagnés (c'est-à-dire des personnes à charge). Cela signifie que cette analyse est susceptible de ne pas inclure une partie de la population actuelle de personnes en situation d'itinérance qui sont des enfants, et qui ont donc connu leur première expérience d'itinérance durant leur enfance. Ce groupe peut comprendre aussi bien des enfants nouveaux arrivants que des enfants n'ayant pas le statut de nouvel arrivant. En outre, certains enfants à charge peuvent ne plus être en situation d'itinérance et ne jamais être interrogés dans le cadre d'un sondage réalisé aux fins du dénombrement ponctuel. Les adolescents ont été inclus dans les répondants au sondage.

Figure 9. Âge auquel les différents groupes de nouveaux arrivants ont connu leur première expérience d'itinérance

  • Figure 9 - version textuelle

    Âge auquel les différents groupes de nouveaux arrivants ont connu leur première expérience d'itinérance

    Enfants (0 à 12 ans)

    Adolescents (13 à 17 ans)

    Jeunes (18 à 24 ans)

    Adultes (25 à 49 ans)

    Adultes plus âgés (50 à 64 ans)

    Personnes âgées (plus de 65 ans)

    Demandeurs d'asile

    7,9 %

    3,6 %

    8,6 %

    70,3 %

    9,5 %

    0,2 %

    Réfugiés

    8,3 %

    6,9 %

    13,3 %

    59,7 %

    9,9 %

    1,9 %

    Immigrants

    5,9 %

    12,2 %

    15,7 %

    48,9 %

    14,5 %

    2,8 %

    Personnes ayant un statut autre que nouvel arrivant

    8 %

    24,6 %

    21,2 %

    35,1 %

    10 %

    1,1 %

La plupart des personnes interrogées ont déclaré avoir connu leur première expérience d'itinérance après leur arrivée au Canada, en particulier les personnes qui sont arrivées au Canada en tant qu'immigrants. Les demandeurs d'asile étaient les plus susceptibles d'indiquer qu'ils avaient connu leur première expérience d'itinérance au cours de la période de leur arrivée.

Figure 10. Moment de la première expérience d'itinérance des nouveaux arrivants par rapport à leur arrivée au Canada

  • Figure 10 - version textuelle

    Moment de la première expérience d'itinérance des nouveaux arrivants par rapport à leur arrivée au Canada

    Avant leur arrivée

    Au cours de l'année précédant ou suivant leur arrivée

    Après leur arrivée

    Demandeurs d'asile

    18 %

    73,5 %

    8,5 %

    Réfugiés

    18,6 %

    42,2 %

    39,1 %

    Immigrants

    10,6 %

    13,6 %

    75,8 %

Principales constatations

  • Les nouveaux arrivants au Canada sont proportionnellement représentés parmi les personnes en situation d'itinérance, par rapport à la population canadienne générale. On note que les demandeurs d'asile sont surreprésentés parmi les personnes en situation d'itinérance.
  • En 2019, 10 077 utilisateurs de refuges d'urgence ont déclaré être de nouveaux arrivants, ce qui représentait 8,5 % de la population totale d'utilisateurs de refuges. Bien que dans l'ensemble, l'utilisation des refuges ait diminué entre 2017 et 2019, la proportion de personnes en situation d'itinérance parmi les nouveaux arrivants a augmenté.
  • Les nouveaux arrivants en situation d'itinérance sont plus susceptibles d'être des femmes que des citoyens, et plus susceptibles de se trouver en situation d'itinérance en tant que membres d'une famille.
  • Les nouveaux arrivants sont moins susceptibles de se présenter dans les refuges ruraux que les citoyens. Cependant, les proportions respectives de personnes en situation d'itinérance en milieu rural et en milieu urbain parmi les nouveaux arrivants ont augmenté au cours de la période 2017-2019.
  • Les nouveaux arrivants ont tendance à séjourner en refuge beaucoup plus longtemps que les citoyens. À l'inverse, les citoyens canadiens sont plus susceptibles de retourner en refuge que les nouveaux arrivants.
  • Les personnes venues en tant que réfugiés ou demandeurs d'asile étaient moins susceptibles d'indiquer avoir accès à la plupart des sources de revenus.
  • L'incapacité de payer le loyer ou le prêt hypothécaire est la raison la plus souvent citée par les nouveaux arrivants pour expliquer la perte de leur logement.
  • Les nouveaux arrivants étaient moins susceptibles de connaître leur première expérience d'itinérance avant l'âge de 25 ans.
  • La plupart des nouveaux arrivants ont connu leur première expérience d'itinérance après leur arrivée au Canada, même si, pour les personnes qui sont venues en tant que réfugiés ou demandeurs d'asile, beaucoup ont déclaré avoir connu leur première expérience d'itinérance au cours de l'année précédant ou suivant leur arrivée.

En savoir plus

En savoir plus sur la recherche sur l'itinérance

Si vous avez des questions au sujet de ce rapport, n'hésitez pas à communiquer avec nous.

Annexe A : Glossaire Note de bas de page 22 Note de bas de page 23

Réfugié
personne qui a dû fuir la persécution.
Résident permanent
personne qui a le statut de résident permanent au Canada. La personne peut être venue au Canada à titre d'immigrant ou de réfugié. Les résidents permanents qui deviennent citoyens canadiens ne sont plus résidents permanents.
Immigrant
personne qui s'est établie volontairement de façon permanente dans un autre pays.
Réfugié réinstallé
réfugié à qui on offre la résidence permanente dans un pays autre que celui dans lequel il se trouve. Les réfugiés réinstallés au Canada sont reconnus réfugiés par le gouvernement avant leur arrivée au Canada (par contre, les demandeurs d'asile reçoivent une détermination au Canada). Aux fins du présent rapport, les réfugiés réinstallés sont simplement appelés « réfugiés ».
Personne protégée
selon la Loi canadienne sur l'immigration et la protection des réfugiés, personne reconnue par le Canada comme soit (a) réfugié au sens de la Convention, soit (b) une personne à protéger (c'est-à-dire une personne qui ne satisfait pas à la définition de la Convention, mais qui se trouve dans une situation semblable définie par la loi canadienne comme nécessitant la protection).
Résident non permanent
personne qui a obtenu le statut de résident temporaire au Canada, ou qui n'a pas encore obtenu le statut de résident permanent.
Demandeur d'asile
personne qui demande l'asile. Avant une détermination, on ne peut dire si le demandeur d'asile est ou non un réfugié. Les différents types de demandeurs d'asile sont tous appelés « demandeurs d'asile » dans le présent rapport.
Titulaire d'un visa
personne qui a obtenu un permis de séjour temporaire au Canada pour travailler, étudier ou visiter.
Sans papiers/Sans statut (ou nouvel arrivant sans statut)
personne qui n'a pas reçu la permission de rester dans le pays ou qui est restée au-delà de la période de validité de son visa. Peuvent être inclues dans ce terme des personnes qui ont été pénalisées par les failles du système, tels les demandeurs d'asile dont la demande a été refusée mais qui ne sont pas renvoyés à cause d'une situation de risque généralisé dans leur pays d'origine.