Instantané de données sur l’itinérance : Migration des personnes en situation d’itinérance au Canada

Introduction

Ces analyses portent sur la migration des personnes en situation d’itinérance dans les refuges d’urgence entre les municipalités du Canada.

Données

Les données proviennent de 306 refuges d’urgence répartis dans 91 municipalités du Canada. Il s’agit d’une sous-catégorie de tous les refuges d’urgence. De 2008 à 2017, 412 018 personnes ont passé la nuit dans ces refuges d’urgence. Les données sont anonymes, mais un identifiant unique permet de comprendre l’utilisation des refuges dans les villes et entre elles.

Les résultats de ce rapport représentent une estimation minimale de la migration pendant cette période. Les données ne sont pas disponibles pour chaque refuge au Canada. Les gens peuvent également migrer sans recourir à des refuges. Par exemple, les données ne comprennent pas les expériences d’itinérance cachée, comme le canapé d’hôte. Bien que les résultats ne tiennent pas compte de certains cas de migration, les données couvrent la majorité des refuges au Canada. Ainsi, les conclusions de ce rapport devraient toujours refléter les tendances générales de la migration au cours de cette période.

Résultats de la recherche

Ampleur de la migration des personnes en situation d’itinérance

Entre 2008 et 2017, 9,4 % (38 807) des utilisateurs de refuges de l’échantillon ont passé la nuit dans des refuges dans au moins 2 villes. Un pourcentage plus faible, soit 2,4 % (9 951), a séjourné dans des refuges dans plus d’une province. Parmi ceux qui ont migré :

  • 75,5 % (29 311) ont déménagé dans une autre ville;
  • 24,5 % (9 496) sont retournés dans la ville où ils avaient cherché un refuge pour la première fois.

Données démographiques

Par rapport aux personnes âgées de 16 ans et plus qui n’ont utilisé des refuges que dans une seule ville, celles qui ont migré étaient :

  • plus souvent des hommes (77 % contre 66 %);
  • plus souvent des célibataires (92 % contre 78 %);
  • plus souvent des citoyens canadiens (94 % contre 89 %);
  • plus jeunes (âge moyen de 36,6 ans contre 37,9 ans).

Migration et taille des villes

Figure 1 : Flux migratoire selon la taille de la ville (38 807 utilisateurs de refuges)

Figure 1 : Flux migratoire selon la taille de la ville (38 807 utilisateurs de refuges)
Figure 1 – Version textuelle
Figure 1 : Flux migratoire selon la taille de la ville (38 807 utilisateurs de refuges)
Taille de la ville Destination, grande ville (plus de 300 000 habitants) Destination, ville moyenne (100 000 à 300 000) Destination, petite ville (moins de 100 000 habitants)
Origine, grande ville (plus de 300 000 habitants) 72 % 13 % 15 %
Origine, ville moyenne (100 000 à 300 000) 39 % 39 % 22 %
Origine, petite ville (moins de 100 000 habitants) 36 % 20 % 44%

La plupart des migrants en situation d’itinérance se sont déplacés vers des villes ayant une population similaire ou supérieure. Moins nombreux sont ceux qui se sont installés dans des villes moins peuplées. Par exemple, plus de la moitié des migrants des petites villes ont déménagé dans des villes plus grandes. En revanche, moins de 1 migrant sur 3 des grandes villes a déménagé dans une ville moyenne ou petite.

Figure 2 : Proportion d’entrées, de sorties et de retours de migrants en situation d’itinérance selon la taille de la ville (38 807 utilisateurs de refuges)

Figure 2 : Proportion d’entrées, de sorties et de retours de migrants sans abri selon la taille de la ville (38 807 utilisateurs de refuges)
Figure 2 – Version textuelle
Figure 2 : Proportion d’entrées, de sorties et de retours de migrants sans abri selon la taille de la ville (38 807 utilisateurs de refuges)
Taille de la ville Entrée Sortie Retour
Grande ville (plus de 300 000 habitants) 6,0 % 5,6 % 2,2 %
Ville moyenne (100 000 à 300 000) 8,4 % 9,2 % 2,5 %
Petite ville (moins de 100 000 habitants) 9,7 % 10,4 % 2,6 %

Tant les entrées que les sorties des personnes en situation d’itinérance étaient plus faibles dans les grandes villes par rapport à leur population de personnes en situation d’itinérance. Ainsi, les grandes villes affichent une proportion plus faible de personnes qui ont migré pendant cette période.

Les grandes villes ont été les bénéficiaires nettes de la migration des personnes en situation d’itinérance. Le pourcentage d’utilisateurs de refuges dans les grandes villes qui avaient migré vers cette ville (entrées) était plus élevé que le pourcentage d’utilisateurs de refuges qui l’avaient quittée (sorties), soit 6,0 % contre 5,6 %. À l’inverse, dans les villes de petite et moyenne taille, les sorties d’utilisateurs de refuges ont été plus importantes que les entrées.

Modes de migration saisonnière

Figure 3 : Migration saisonnière (152 035 déplacements d’utilisateurs de refuges)

Figure 3 : Migration saisonnière (152 035 déplacements d’utilisateurs de refuges)
Figure 3 – Version textuelle
Mois Pourcentage
Janvier à mars 23,7 %
Avril à juin 25,2 %
Juillet à septembre 25,9 %
Octobre à décembre 25,3 %

Il existe des différences, certes faibles mais statistiquement significatives, dans les niveaux de migration entre les saisons. La migration la plus forte (25,9 %) a été constatée pendant les mois d’été (juillet à septembre), alors que la plus faible (23,8 %) a été enregistrée pendant l’hiver (janvier à mars).

Principales constatations

  • La plupart des utilisateurs de refuges n’ont pas migré entre les villes. Entre 2008 et 2017, la majorité des personnes en situation d’itinérance n’ont eu recours aux refuges que dans 1 seule ville. Une minorité a utilisé des refuges dans plus d’une ville. Un nombre encore plus faible a utilisé des refuges dans plus d’une province.
  • Par rapport aux personnes qui n’utilisaient que les refuges d’une seule ville, les migrants en situation d’itinérance avaient tendance à être plus jeunes, de sexe masculin, célibataires et citoyens canadiens.
  • Les grandes villes ont connu plus d’entrées que de sorties. En d’autres termes, les personnes qui arrivent dans les grandes villes sont plus nombreuses que celles qui les quittent.
  • La plupart des migrants en situation d’itinérance se sont déplacés vers des villes ayant une population similaire ou supérieure.
  • Bien que la migration soit la plus importante en été (juillet à septembre), les différences saisonnières s’avèrent mineures.

Contactez-nous

Pour en savoir plus sur la recherche sur l’itinérance, visitez la page d’Analyse de données, rapports et publications.

Si vous avez des questions sur ce rapport, veuillez communiquer avec nous.